TUNIS, 7 fév 2011 (TAP) - MM. Sidiki Kaba, Président d'honneur de la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l'Homme (FIDH) et Mokhtar Trifi, président de la Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) et Mme Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH ont animé, lundi après-midi, une conférence de presse, au siège de la LTDH, au terme d'une visite d'information et d'évaluation de trois jours, d'une délégation de la FIDH en Tunisie. M. Sidiki Kaba a évoqué les trois enseignements à tirer de cette révolution tunisienne, à savoir que le "pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument", que "la corruption de l'économie fait le nid des révolutions" et que "point de stabilité d'un pays sans la garantie de la sécurité de ses citoyens". Il a ajouté que "ce qui vient de se passer en Tunisie est une leçon universelle et un moment historique", faisant observer que les besoins et les aspirations légitimes des citoyens doivent être respectés, au premier rang desquelles figure la liberté. Le président d'honneur de la FIDH a fait remarquer que la visite de la délégation de cette instance a pour principal objet d'exprimer sa solidarité avec le peuple tunisien et de mener une mission d'information et d'évaluation, appelant toutes les parties à faire preuve d'un surcroît de vigilance en cette phase délicate de post-révolution. Il a, par ailleurs, salué le rôle des femmes tunisiennes, qui ont été "le fer de lance" de la révolution et de tous les combats engagés dans le domaine des libertés et des droits de l'Homme. Pour sa part, Mme Souhayr Belhassen a évoqué les questions examinées par la délégation de la FIDH avec les responsables tunisiens et les composantes de la société civile, en l'occurrence les thèmes de la sécurité, de la justice et des trois commissions mises sur pied, à savoir respectivement, la commission supérieure pour la réforme politique, la commission d'établissement des faits sur les dépassements constatés durant la dernière période et la commission nationale sur l'établissement des faits sur les affaires de corruption et de malversation. M. Mokhtar Trifi a, de son côté, soulevé une série de questions afférentes aux conventions internationales portant sur les protocoles facultatifs au pacte international relatif aux droits civils et politiques, à la peine de mort et au retrait par la Tunisie de plusieurs réserves formulées au sujet de conventions internationales, dont notamment celles relatives à la Convention des Nations Unies sur l'élimination des différentes formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). Les questions des journalistes se sont, ensuite, articulées autour de plusieurs thèmes, en particulier l'exécution, en Tunisie, de jugements prononcés en France à l'encontre de responsables tunisiens condamnés pour torture et le rôle de la FIDH et de la LTDH dans ce processus.