MONASTIR, 13 mars 2011 (TAP) - Aucun acte de vandalisme n'a été commis par les sit-inneurs à l'aéroport international Habib Bourguiba de Monastir, a appris la correspondante de l'agence TAP auprès de sources sécuritaires et judiciaires autorisées. Contrairement aux affirmations de la compagnie turque qui exploite l'aéroport, la correspondante de la TAP a constaté, sur place, que le personnel de l'aéroport veille à fournir les meilleurs services aux passagers et à assurer la sécurité de tous. Joint par téléphone, Nizar Arbi, huissier notaire, a affirmé avoir rédigé, samedi, deux procès verbaux constatant "l'inexistence de toute trace de destruction à l'aéroport international de Monastir" et "la tentative de la partie turque de déloger les citernes de carburant de l'aéroport international de Monastir". Béchir Korbi, secrétaire général du syndicat de l'Office de l'Aviation Civile et des Aéroports (OACA) a affirmé que la compagnie turque a dépêché une équipe, samedi et dimanche matin, pour transférer les citernes de carburant vers l'aéroport d'Ennfidha, ce que les sit-inneurs ont tenté à deux reprises d'empêcher. Ils ont, à cet effet, monté une tente pour assurer la surveillance de l'aéroport, revendiquant sa restitution à l'Etat tunisien. Les sit-inneurs ont, en outre, tenu à souligner qu'ils ne sont pas contre l'investissement étranger "qui fournit des postes d'emploi et appuie l'économie du pays", mais dénoncent la main-mise de la compagnie turque sur les marchés traditionnels de l'aéroport de Monastir pour les orienter vers l'aéroport d'Ennfidha, alors qu'elle s'était engagée à lui apporter de nouveaux marchés. Ils dénoncent, également, le non respect par la société "des règles de la concurrence loyale", et s'indignent que la compagnie Tunisair réoriente les vols programmés à l'aéroport de Monsatir vers Ennfidha. Ils ont précisé que la société exploite à hauteur de 100% les bénéfices de l'aéroport d'Ennfidha et à 70% ceux de l'aéroport de Monastir, estimés annuellement à 100 millions de dinars. Sur les seuls 30% qui reviennent à l'OACA, 10% sont versés à la commune de Monsatir, ont-ils encore précisé. Les participants au sit-in ont exprimé leur étonnement face au "lourd silence" des ministères du Transport et du Tourisme, de l'OACA et de Tunisair, face à de telles pratiques. Un comité de défense de l'aéroport international Habib Bourguiba a été constitué par les cadres et agents qui observent le sit-in, et portera l'affaire devant le Gouvernement transitoire en vue de mettre fin aux dépassements de la société turque, ont-ils encore indiqué. "Cette société fait délibérément circuler de fausses informations auprès des compagnies aériennes et des agences de voyages qui traitent avec l'aéroport de Monastir", ont-ils déploré, ajoutant qu'elle a "augmenté le droit d'atterrissage" et "retiré l'aéroport de Monastir de son périodique". Ils ont, en outre, affirmé que la société turque ne s'est pas conformée aux opérations de maintenance et a baissé la qualité des prestations fournies aux passagers, "violant, ainsi, l'article 28 de la loi réglementant le secteur". Il convient de rappeler que les cadres et agents de l'aéroport international de Monastir ont organisé, le 10 mars 2011, une marche de protestation réclamant la restitution de l'aéroport exploité par la compagnie turque TAV à l'OACA, et de lui permettre de retrouver son activité normale, sachant qu'il emploie 30 mille familles et accueille annuellement près de 5 millions de voyageurs. La compagnie turque a, pour sa part démenti, dans un communiqué, "les rumeurs sur son intention de fermer l'aéroport de Monastir" et a affirmé qu'elle se conformera à ses engagements et aux contrats signés avec l'Etat tunisien stipulant notamment la non fermeture de l'aéroport "que ce soit dans l'immédiat ou dans l'avenir". La compagnie turque TAV avait remporté l'appel d'offres lancé par l'Etat tunisien pour la concession, à partir du 1er janvier 2008 et pour une période de 40 ans, des aéroports de Monastir et d'Ennfidha. Le contrat signé avec l'OACA stipule le maintien de l'aéroport de Monastir en exploitation effective et totale au cours de cette période.