TUNIS, 26 mars 2011 (TAP) - M. Mohamed Kilani, coordinateur du comité constitutif du Parti Socialiste de Gauche (PSG), a souligné que le principal défi posé aux différentes composantes de la scène politique en Tunisie est celle de la transition démocratique pacifique et de la lutte contre les tentatives de récupération au profit d'intérêts personnels. A l'ouverture du premier congrès du PSG, samedi matin à Tunis, M. Kilani a mis l'accent sur la nécessité de s'opposer à tout report de la date de l'élection de l'assemblée nationale constituante et à toute entrave du processus de la révolution, afin d'éviter le prolongement de la situation d'illégalité que connaissent les institutions de l'Etat à l'heure actuelle. Il a évoqué "les braves militants de la Tunisie qui ont lutté des années durant" pour libérer le pays de la dictature, soulignant que l'amnistie générale même si elle réhabilite ces personnes demeure insuffisante au vu des sacrifices majeurs qu'ils ont consentis pour la patrie". Il a proposé l'adoption d'un "pacte républicain" qui engage l'ensemble des forces vives du pays, et dont les dispositions affirment que "la souveraineté nationale revient au peuple et que le suffrage universel direct est la source légitime du pouvoir". Ce pacte, ajoute-t-il, considère "la citoyenneté en tant que pilier de la République" et réaffirme le principe de la "séparation entre la religion et l'Etat". Un certain nombre d'invités du congrès ont pris la parole, à l'instar de Ahmed Ibrahim, premier secrétaire du "mouvement Ettajdid", Mohamed Harmal, fondateur du mouvement Ettajdid, Béchir Essyd, coordinateur du comité de coordination du "mouvement des progressistes unionistes" et Anouar Bouazi représentant du Parti Démocratique Progressiste (PDP), qui ont souligné la nécessité de respecter les nobles valeurs humanistes au sein des partis politiques et de changer les anciennes méthodes de travail. Ils ont appelé à unifier et à redoubler les efforts afin de réussir cette révolution "qui a libéré le citoyen et en a fait le maître de la situation pour choisir lui même celui qui gère ses affaires publiques". Les intervenants ont mis l'accent sur l'importance que les mécanismes de transition démocratique et les lois électorales fassent l'objet d'un consensus afin que les élections se déroulent dans de bonnes conditions. Ils ont, à cet égard, appelé à placer l'intérêt du pays au dessus de toute considération, à surmonter les désaccords et à "ne pas faire de surenchère sur la question de l'identité arabo-musulmane des tunisiens" qui est considérée comme "l'une des constantes et des principes fondamentaux". Ils ont, également, relevé que les prochaines échéances électorales nécessitent la constitution d'un large front populaire composé des forces progressistes, des syndicalistes et des militants des droits de l'Homme afin de faire face "aux tentatives de régression et de retour en arrière".