TUNIS, 26 mars 2011 (TAP) - M. Abderrazek Hammami, président de l'instance constitutive du parti du travail patriotique et Démocratique de Tunisie (PTPD), a appelé à reporter les élections de l'assemblée constituante au mois d'octobre prochain au lieu du 24 juillet, à renforcer l'action du front du 14 janvier, afin de lui permettre d'accomplir, pleinement, sa mission et à resserrer les rangs des patriotes démocrates pour constituer un front populaire solide. Présidant les travaux du conseil central du parti réuni, samedi, en fin de matinée, à Tunis, M. Hammami a souligné la nécessité d'ouvrir les dossiers inhérents aux actes de torture commis sous l'ancien régime contre les militants et d'élaborer une loi électorale qui garantit la saine émulation entre tous les partis politiques dans leur course vers la Constituante. Il a, également, mis l'accent sur le droit des jeunes à l'emploi et des régions à un développement équilibré et équitable, soulignant, à ce propos, l'impératif de financer l'économie nationale par des ressources publiques ainsi que par les biens volés restitués du clan du régime déchu. Il a, dans le même contexte, rejeté le principe de financer l'économie nationale par des ressources financières étrangères et toutes autres formes d'ingérence aux affaires intérieures du pays. M. Hammami a mis en garde contre les tentatives réitérées visant à confisquer la révolution et les acquis accomplis par la révolution après le 14 janvier, refusant la saisie de la religion par la politique. La conjoncture actuelle, a-t-il relevé, commande de constituer un front politique large englobant toutes les forces démocratiques, nationalistes et de gauche, un front, qui servira de pierre angulaire pour l'édification de la Tunisie Nouvelle. A cette occasion, le professeur Ghazi Ghrairi a présenté une communication sur l'assemblée constituante et les modes de scrutin, dans laquelle il a fait état de la faillite de l'ancien système électoral qui, a-t-il estimé, « a contribué à la consécration de la dictature », soulignant que la nouvelle étape que vit la Tunisie exige de mettre en place un système électoral qui jette les fondements d'un véritable processus démocratique et pluraliste. Les élections de l'assemblée nationale constituante qui sont le fruit de la pratique démocratique post-révolutionnaire, a-t-il relevé, donneront lieu à un corps constitutionnel légitime. Le système électoral escompté, a-t-il ajouté, doit garantir la saine émulation entre les différents partis en lice et élargir la base électorale, à travers l'association des différentes catégories sociales, y compris les communautés tunisiennes à l'étranger. Il a, également, indiqué que le mode de scrutin sur liste dans les petites circonscriptions électorales constitue le meilleur choix à adopter dans l'élection de l'assemblée constituante, dès lors qu'il prend en considération les intérêts des partis et des indépendants et interdit le lobbying régional et local et la corruption des électeurs. Il a, en conclusion, fait remarquer que le scrutin sur liste ou le scrutin plurinominal dans les circonscriptions de grande taille ne peut que servir les partis à large assise populaire, consacrer l'influence des bailleurs de fonds et minimise les chances des indépendants dans les élections.