SIDI BOUZID, 2 avr 2011 (TAP) - Le porte-parole du Parti communiste des ouvriers de Tunisie (PCOT), Hamma Hammami, a affirmé que la révolution tunisienne qui s'est déclenchée à Sidi Bouzid est encore à "mi-chemin". "Les Tunisiens ont fait tomber la dictature. Ils n'ont pas encore réglé leurs comptes avec elle" a-t-il soutenu lors d'un meeting organisé, vendredi soir, à la Maison de la culture "Boubaker Gammoudi" à Sidi Bouzid. Il s'agit de "démanteler les institutions du régime, de suspendre les législations de la dictature et d'attaquer sa plateforme économique et sociale mise en place pour préserver les intérêts d'une minorité de pilleurs", a-t-il dit. "La question fondamentale pour toute révolution est la prise du pouvoir, la gouvernance. Si la classe qui accomplit la révolution n'exerce pas le pouvoir, la révolution n'est pas achevée", a soutenu le porte-parole du PCOT qui considère que c'est « aujourd'hui le cas de la révolution tunisienne». M. Hammami a estimé, d'autre part, qu'en dépit de sa dissolution, le RCD revient sous la forme d'autres partis et contrôle plusieurs appareils ainsi que la police politique. L'administration est aussi sous la mainmise des complices du régime répressif, de même que la corruption qui touche encore le secteur de la magistrature, a-t-il averti. Evoquant la date des élections de l'Assemblée constituante fixée pour le 24 juillet, M. Hammami a déclaré :"Le PCOT s'oppose à cette date qui décidera une nouvelle Constitution en raison de l'absence des conditions propices à l'organisation de ces élections. C'est là une date cruciale sur la voie de la transition démocratique". M. Hammami a également réfuté « les allégations de certaines parties » qui accusent le PCOT d'extrémisme, exprimant son rejet de l'instrumentalisation de la religion dans le politique. Les questions principales qui se posent aujourd'hui sont le chômage et la lutte contre l'hégémonie politique et la dictature, a-t-il estimé. Il a ensuite évoqué la situation sociale et économique que connaît la région de Sidi Bouzid, insistant sur la nécessité, pour le gouvernement provisoire, d'entreprendre des mesures urgentes afin de palier à des questions vitales dans le gouvernorat à l'instar de la réforme agraire, de l'annulation des dettes des agriculteurs, de la mécanisation des puits et de la régularisation des situations foncières.