TUNIS, 25 juin 2009 (TAP) - ''Kairouan, entre mémoire et patrimoine'', tel est le thème central du colloque organisé, jeudi, par les Archives nationales de Tunisie, en collaboration avec le laboratoire ''Régions et ressources patrimoniales de Tunisie'', sous la présidence de M.Abderraouf El Basti, ministre de la culture et de la sauvegrade du patrimoine. Ont pris part à ce colloque tenu au siège des Archives nationales de Tunisie, MM.Jaâfar Majed, coordinateur général de la manifestation ''Kairouan, captitale de la culture islamique en 2009'', Abdelhamid Larguèche, directeur du laboratoire ''Régions et ressources patrimoniales de Tunisie'' et Mme Salwa Ayachi Labbène, directrice générale des Archives nationales de Tunisie, ainsi que plusieurs enseignants universitaires, chercheurs et étudiants. Dans son allocution prononcée à cette occasion, le ministre a souligné que ce colloque marque la célébration par les Archives nationales de Tunisie de la manifestation ''Kairouan, capitale de la culture islamique en 2009'', mettant, par ailleurs, en exergue l'intérêt accordé par le chef de l'Etat au domaine des archives dans le but de préserver la mémoire nationale et le patrimoine historique et civilisationnel de notre pays. Il a indiqué que le thème du colloque est justifié par l'important heritage matériel et immatériel de Kairouan qui, durant quatre siècles, a été la capitale de la culture islamique en Ifriqiya et en Andalousie. Il a ajouté que Kairouan a rayonné par le biais de la science, des lettres et des arts dans le monde islamique et en Afrique noire, notant qu'elle a été un bastion de la doctrine malékite basée sur l'ijtihed(refléxion), la modération, le juste-milieu, le rejet du fanatisme et du dogmatisme, incitant à l'education de la fille et au respect de la femme et de son role au sein de la famille. M.El Basti a fait observer que la place de la poésie, de la littérature et de la critique artistique n'était pas inférieure à celle accordée au Fiqh (théologie) et autres disciplines islamiques. En témoignent, a-t-il dit, les oeuvres littéraires, linguistiques et de critique, devenues ouvrages de référence dans l'histoire de la langue et de la litterature arabes, citant à ce propos, ''al-oumda'' d'Ibn Rachiq, ''al-Jamaâ'' de Kazaz, ''al moumtaâ '' de Nahchali et ''Zahr al-adab'' de al-Houssari. Le ministre a souligné que l'intérêt présidentiel à l'égard de cette ville a été à la hauteur de la réputation du patrimoine kairouanais. En effet, a-t-il dit, il a été procédé, à l'ère nouvelle, à la création d'un complexe universitaire comportant un certain nombre de facultés dotées de diverses spécialités, de centres d'études islamiques, d'évaluation du patrimoine, et de restauration des manuscrits, outre un musée des Arts islamiques. Par ailleurs, d'importants crédits ont été alloués à la sauvegarde des monuments historiques et des sites archéologiques de la ville. Lors de ce colloque, plusieurs communications ont été faites par des professeurs universitaires et des chercheurs spécialisés portant sur Kairouan et les légendes qui ont accompagné sa fondation sur instructions de Okba Ibn Nafaâ en l'an 50 de l'hégire, ainsi que sur ''le contrat de mariage Kairouanais'' qui augure du Code du statut personnel, dans la mesure où il bannit la polygamie. Les communications se sont intéressées également à ''l'image de Kairouan dans le roman de Seghair Ben Youssef sur la guerre bachi-husseinite et aux ''Zaouias de Kairouan et le Wakf y afférent''. Le hall du siège des Archives nationales a accueilli une exposition sur ''Kairouan à travers les archives nationales'' comportant des documents de l'élite kairouanaise parmi les savants, juges, théologiens et muftis, en plus d'une exposition sur les zaouias et les mouvements soufis. Les documents exposés concernent aussi des photographies et des cartes topographiques relatives à l'organisation des souks et aux activités agricoles, ainsi que des statistiques sur les habitants de la ville et ses tribus. L'exposition donne aussi un aperçu de la lutte des tribus de Kairouan contre la colonisation française en 1881 et des activités des militants de la région contre le protectorat français ainsi que des informations sur les principales associations caritatives, religieuses et sportives de la région.