TUNIS, 8 avr 2011 (TAP) - « Le troisième gouvernement post-révolutionnaire a trouvé le pays dans une situation économique difficile : un taux de croissance qui frôle 0%, un chômage qui touche entre 500 et 600 mille sans emploi dont 140 mille parmi les diplômés du supérieur et une dérive sécuritaire et médiatique dangereuse », a affirmé le Premier ministre du gouvernement provisoire, Béji Caïd Essebsi. Lors d'une rencontre-débat organisée, vendredi matin, au siège de l'Institut arabe des Chefs d'entreprise, sur le programme économique et social à court terme du gouvernement provisoire, M. Caïd Essebsi a souligné que face à cette conjoncture, le gouvernement provisoire s'est penché sur l'examen de dossiers vitaux et l'élaboration de stratégies d'urgence basées sur une nouvelle approche socio-économique visant à promouvoir l'économie nationale et à désenclaver les régions intérieures les plus défavorisées. Deux semaines durant, a-t-il ajouté, le gouvernement s'est penché sur la mise en place d'un projet fondé sur quatre axes : l'emploi, le développement régional, la dynamisation de l'économie et l'octroi d'aides sociales via un financement exclusivement tunisien ou volontaire par des entreprises nationales. M. Béji Caïd Essebsi a expliqué que ce projet vise à remédier au phénomène du chômage à travers la création de 60 mille postes d'emploi direct et indirect, précisant que le secteur privé va contribuer à la création de 20 mille postes d'emploi. « La réalisation de cet objectif est tributaire de la garantie du bon fonctionnement des entreprises nationales et étrangères implantées en Tunisie », a-t-il affirmé. Le gouvernement, a-t-il ajouté, a reçu des offres d'aides extérieures pour réaliser ce projet, mais elle a décliné ces propositions, profondément convaincu que la Tunisie est capable de régler ses problèmes par elle-même et que toute aide étrangère doit s'inscrire dans le cadre de projets futurs. Le gouvernement provisoire, a-t-il indiqué, est aussi conscient des difficultés auxquelles font face les entreprises économiques tunisiennes et du désir des investisseurs étrangers de quitter le pays, ce qui nécessite de redoubler d'effort pour endiguer la dérive de la situation sécuritaire qui, a-t-il affirmé, a « beaucoup amélioré ». Il a, à cet égard, formé l'espoir de voir le pays retrouver « sa pleine stabilité » qui, a-t-il dit, constitue « la condition sine qua non pour minimiser les pertes, éviter de rater la saison touristique, maintenir les entreprises étrangères en Tunisie et réduire le taux du chômage ». Le gouvernement provisoire, a-t-il précisé, est résolument engagé à accomplir, pleinement, son devoir pour rétablir la sécurité, ajoutant que le redressement de cette situation n'est pas uniquement la responsabilité du gouvernement, mais elle engage, aussi, tous les tunisiens. Evoquant les mouvements sociaux orchestrés contre le gouvernement provisoire, M. Caïd Essebsi a indiqué que le gouvernement est tout à fait conscient qu'il y a certaines parties sont derrières ces agissements, appelant, à cet effet, la majorité silencieuse à agir pour consolider les attributs de la stabilité. La constitution de ce gouvernement, a-t-il souligné, n'est pas motivée par le désir de ces membres d'accéder à un poste de responsabilité, mais elle est dictée par l'appel du devoir au service de l'intérêt supérieur de la patrie. Le Premier ministre intérimaire a formé l'espoir de voir ces efforts trouver tout le soutien nécessaire auprès de tous et en particulier auprès des médias « crédibles ». Et M. Caïd Essebsi de conclure : « Nous souhaitons que du bien à la Tunisie et nous espérons laisser le pays à nos successeurs après le 24 juillet prochain dans une situation meilleure ».