TUNIS, 11 avr 2011 (TAP) - Les problématiques du développement régional en Tunisie, les solutions proposées par le gouvernement provisoire pour combler le fossé entre les régions et les détails de la nouvelle politique de développement, tels sont les principaux thèmes évoqués lors de la conférence de presse, tenue, lundi, à la Cité des sciences de Tunis, par M. Abderrazak Zouari, ministre du Développement régional. Le ministre a indiqué que le ministère de tutelle oeuvrera à développer les méthodes de travail dans l'action régionale, à s'ouvrir sur les expériences étrangères et à trouver de nouvelles idées pour impulser le développement dans les régions. Il a, dans ce contexte, appelé les composantes de la société civile dans toutes les régions du pays à élaborer des conceptions propres à valoriser les spécificités de chaque région et à identifier les moyens susceptibles de dynamiser l'action de développement dans ces régions. Evoquant le plan supplémentaire de développement régional mis en place récemment par le gouvernement provisoire en vue d'impulser l'emploi et d'améliorer les conditions de vie, le ministre a précisé que ce plan a été élaboré sur la base des suggestions des gouvernorats concernés et d'une discrimination positive entre les régions en faveur de l'intérieur et ce en lui consacrant 80 pc des budgets supplémentaires. Il a rappelé que le budget de l'Etat pour l'année 2011 a alloué seulement 18 pc des investissements aux régions intérieures, contre 82 pc aux régions côtières. M. Abderrazak Zouari a indiqué que le plan supplémentaire de développement régional a, également, consacré une enveloppe de 251,3 millions de dinars aux projets et programmes régionaux, portant ainsi le montant total des investissements régionaux, au titre de l'année 2011, à 1483 millions de dinars. Les investissements supplémentaires programmés dans les gouvernorats ont été répartis selon quatre critères : le nombre des habitants, le taux de chômage général, le taux de chômage dans les rangs des diplômés du supérieur et le taux de pauvreté. Le ministre a indiqué que le principe de la gouvernance n'a pas été appliqué à l'échelle régionale et locale, ce qui a causé la persistance du phénomène de la corruption et l'échec de la politique de développement régional en Tunisie, en dépit de l'importance du volume des investissements alloués à ce secteur. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de changer la composition des conseils régionaux et de garantir une plus grande indépendance financière de ces conseils, ce qui est de nature à assurer une représentativité plus transparente des régions, tout en accélérant le rythme de réalisation des projets de développement. Ces conseils, a-t-il ajouté, engloberont dans leur composition, des représentants de la société civile et des structures professionnelles. Il a appelé, dans ce contexte, à associer les différentes structures économiques, la société civile et le secteur privé, à l'élaboration des politiques et plans régionaux de développement. Le ministre a, en outre, présenté les grandes lignes de la nouvelle politique de développement régional, adoptée actuellement par le ministère, une politique qui vise à renforcer la décentralisation, à conférer davantage de prérogatives aux régions, en matière de fixation des priorités régionales, et de programmation et de suivi des projets régionaux. Elle consiste également à élaborer des études approfondies permettant d'identifier les problèmes de développement dans chaque gouvernorat et de mettre en place des plans de développement, en se basant sur des informations et des statistiques précises et actualisées. Cette politique se fonde aussi sur le regroupement des directions régionales de développement en vue de dynamiser la coordination entre elles, d'en améliorer le rendement et d'impulser l'initiative privée, outre la révision de leur rôle, afin de consolider leurs aptitudes dans les domaines de planification, d'attraction des investissements privés et de renforcement de l'action des associations de développement. Le ministre a indiqué que l'Etat assurera des interventions, au cours de la prochaine étape, dans le but de renforcer l'infrastructure (routes, zones industrielles, espaces technologiques et zones irriguées). Des mécanismes et de nouvelles incitations seront mis en place par l'Etat pour impulser davantage l'investissement privé dans les zones intérieures, de même qu'il contribuera au financement des projets à travers les sociétés régionales de développement et d'investissement.