RAS JEDIR, 12 avr 2011 (TAP) - Les opérations de rapatriement dans les camps de Ras Jedir connaissent, ces derniers jours, une nette lenteur, avec 800 personnes seulement par jour contre 4000 auparavant. Le nombre des vols aériens a, également, enregistré une baisse importante, passant de 30 à 5 vols au maximum par jour. La lenteur des opérations de rapatriement, due essentiellement à un manque de moyens financiers, selon les organisations humanitaires, a eu un impact des plus négatifs sur la situation dans les camps où les tensions ne cessent de monter entres les déplacés des différentes nationalités. D'autre part, nombre de déplacés ont participé à un mouvement de protestation pour revendiquer l'accélération de leur rapatriement et l'octroi de l'asile politique à certains d'entre eux. Par ailleurs, des émeutes ont éclaté, lundi, dans le camp de Choucha entre déplacés tchadiens et nigériens, et fait un blessé parmi les officiers de l'armée, lors de son intervention pour contenir la situation. De nombreuses organisations et associations d'aide aux réfugiés ont fait part de leur inquiétude à la suite de l'escalade des tensions dans les camps et ont menacé de se retirer, à l'instar de l'organisation espagnole de lutte contre la pauvreté et la faim qui assure quotidiennement 11 mille repas et 50 postes d'emploi pour les citoyens de Ben Guerdane. "En dépit des tensions qui règnent dans les camps, les unités de l'armée sont déterminées à poursuivre l'accomplissement de leur devoir, à garantir la sécurité et la protection des déplacés jusqu'à leur rapatriement", a affirmé un capitaine de l'armée. Le responsable militaire a ajouté que les troubles entre déplacés ou avec les habitants de Ben Guerdane, ne revêtent pas de gravité, soulignant toutefois que l'accélération des opérations de rapatriement est devenue une nécessité urgente. Le camp de Choucha a connu, récemment, un nouveau phénomène consistant en la vente par les déplacés des couvertures, des biens et des vêtements dont ils disposent. "Face à une telle situation, nous sommes dans l'obligation de vendre tout ce dont nous disposons pour subvenir aux besoins de nos familles", a indiqué un vendeur soudanais à la correspondante de l'agence TAP.