PARIS, 17 avr 2011 (TAP) - Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a déclaré qu'il fallait "maintenir la pression militaire" en Libye et affirmé que le départ de Mouammar Kadhafi était "le but principal" de la coalition, dans un entretien à des médias diffusé dimanche. "Kadhafi est toujours là, mais il est très affaibli (...) Je crois qu'on doit maintenir la pression militaire - ce qui n'est plus une action de l'Union européenne mais une action de l'Otan- et on doit agir de telle sorte qu'il quitte (le pouvoir)", a-t-il déclaré lors d'une émission commune de la chaîne TV5Monde, la radio RFI et du journal Le Monde. "C'est le but principal", a-t-il répété en parlant du départ du dirigeant libyen. "M. Cameron, M. Obama et M. Sarkozy l'ont dit dans une tribune publique et ils ont raison." Dans ce texte commun publié vendredi dans quatre quotidiens, David Cameron, Nicolas Sarkozy et Barack Obama, dirigeants des trois pays qui ont lancé les frappes aériennes en Libye le 19 mars, ont jugé "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi" et appelé "l'Otan et les partenaires de la coalition" à "maintenir leurs opérations". "On ne peut pas avoir une protection adéquate de la population civile s'il n'y a pas le départ des Kadhafiens (du camp de Kadhafi)", a insisté Herman Van Rompuy. Interrogé sur la position de l'UE par rapport au Conseil national de transition (CNT), qui représente la rébellion libyenne et n'a été reconnu officiellement que par la France, l'Italie et le Qatar, le président du Conseil a assuré que le CNT était "un interlocuteur tout à fait valable". Il a aussi estimé que l'Europe avait "raté une occasion" en n'adoptant pas une position commune concernant le CNT, évoquant les divergences entre pays européens, sans toutefois citer aucun pays, vis-à-vis de ce Conseil. Quant à l'éventualité d'une action militaire et humanitaire européenne, baptisée "Eufor Libya" pour aider la population de Misrata, une ville de l'ouest bombardée depuis des semaines par les forces de Kadhafi, il a affirmé que l'UE avait "proposé une telle opération" mais qu'elle n'était envisageable qu'"à la demande express des Nations unies" et "dans le cadre d'un mandat international".