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La Libye dans la presse internationale
Publié dans Le Temps le 22 - 03 - 2011


Le Monde
Une coalition aux contours encore mal définis
La guerre de Libye va-t-elle durer ? La question se posait déjà avec acuité, dimanche 20 mars, après deux jours de frappes, alors que le colonel Kadhafi promettait une "guerre longue" et que la coalition internationale mobilisée contre lui semblait encore chercher ses marques, sa composition exacte et les règles qui gouverneraient son action.
Le revirement de l'administration Obama en faveur de frappes aériennes a été l'élément décisif permettant l'intervention, autorisée par l'ONU à l'issue d'une bataille diplomatique où il fallut empêcher les veto russe et chinois, mais aussi rallier des pays hésitants jusqu'au bout, comme le Nigeria et l'Afrique du Sud.
Britanniques et Français ne se seraient pas engagés militairement en Libye sans l'accord et l'appui matériel de Washington. Un soutien qui, lui-même, dépendait du positionnement des pays arabes, dont les capitales occidentales observaient dimanche avec inquiétude qu'il paraissait ébranlé. Amr Moussa, le secrétaire de la Ligue arabe, s'était en effet mis à critiquer les modalités de l'intervention.
Jusqu'à la veille du vote à l'ONU autorisant l'emploi de la force, les tergiversations de Washington sur le dossier libyen avaient fini par susciter de l'agacement à Paris, où certains s'interrogeaient sur la capacité de leadership de M.Obama. Mais, à l'image des débats qui ont traversé l'establishment américain, les responsables français ont, eux aussi, connu des discussions animées en interne.
Le premier ministre, François Fillon, en particulier, avait fait connaître assez tôt son opposition à une zone d'interdiction aérienne, opération jugée trop lourde et drainant trop de ressources. Au ministère de la défense, des réticences s'exprimaient à l'idée d'un engagement militaire en Libye. Des réunions se sont tenues à l'Elysée pour unifier les points de vue. Le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, plaidait pour l'intervention, sur la base de frappes ciblées. Nicolas Sarkozy a opté pour une politique très engagée, plaçant la France en première ligne, au risque de bousculer des alliés lorsqu'il a parlé, le 11mars à Bruxelles, d'"opérations ciblées sur quelques objectifs militaires".
Washington plutôt pour un commandement britannique
Les Etats-Unis ont fini par se décider face à l'urgence qu'entraînait la débandade des forces de Benghazi – mais en considérant que l'affaire libyenne devait rester circonscrite. "Les Américains ont voulu y être, mais pas longtemps, et partir vite", dit une source européenne proche du dossier. D'où la question: "Jusqu'où veut-on aller?" L'administration Obama est décrite comme obsédée par le dossier Bahreïn-Arabie saoudite, au cœur d'enjeux stratégiques dans la région du Golfe. Si la crise libyenne devait durer, à qui s'en remettre ? Washington pencherait plutôt pour un rôle britannique dans le commandement.
Les Etats-Unis ont pour l'instant pris la main au plan opérationnel, après avoir laissé les avions français procéder samedi, en premier, à des frappes dites "opportunes", visant à couper la route à des unités de Kadhafi avançant vers les rebelles. La destruction des défenses antiaériennes libyennes a été prise en charge par des missiles américains et britanniques, tirés de navires et de sous-marins.
Après l'affichage d'un tandem franco-britannique en faveur de frappes, des tiraillements se sont fait sentir entre Paris et Londres, à la veille du lancement de l'opération armée. Les Britanniques ont en effet insisté, comme les Américains, sur un rôle proéminent pour l'OTAN, dont la France avait déclaré qu'il serait "inapproprié".
La bataille diplomatique sur ce thème a fait rage jusqu'à samedi matin, à quelques heures de l'ouverture du sommet de Paris, auquel le secrétaire général de l'OTAN, Anders-Fogh Rasmussen, n'était pas invité. Les Français se sont opposés avec virulence à l'activation de l'Alliance atlantique pour la zone d'interdiction aérienne, après avoir découvert que le "concept d'opération" élaboré au sein de l'OTAN courait sur plus d'une centaine de pages: Paris a refusé d'être mis devant un fait accompli. Mais chacun reconnaît en privé que, si les opérations sont amenées à durer, l'OTAN pourrait devenir un recours incontournable, en raison de ses capacités.
C'est donc pour l'instant une coalition de pays volontaires qui s'est mise en branle, avec des contours encore mal définis. L'entrée en jeu de pays arabes, essentiel au plan politique et symbolique, s'est fait attendre. L'Egypte a beaucoup déçu en refusant d'endosser un rôle.
Le Qatar, selon nos informations, finance l'insurrection de Benghazi. Il devait par ailleurs déployer "quatre avions" dans le ciel libyen, a annoncé, dimanche, le ministère français de la Défense. Les Emirats arabes unis avaient pour leur part promis 24 avions, mais dimanche le nombre était révisé à la baisse, indiquait-on de source occidentale: "Peut-être une douzaine."
D'autres inquiétudes surgissent. Un nombre important de missiles sol-air, menaçants pour les avions de la coalition, serait "sorti des parcs" libyens pendant l'insurrection. Les rebelles les utiliseront-ils à bon escient? Et qu'adviendra-t-il, à l'avenir, de ces armements? s'interroge-t-on côté occidental. "Ça ira au Sahel ?"
Natalie NOUGAYREDE

Libération
Sous pression
Trois jours après un vote historique du Conseil de sécurité pour empêcher Kadhafi d'écraser dans le sang l'insurrection du peuple libyen, des voix - pour l'instant minoritaires - dénoncent les risques d'une guerre soudaine : l'enlisement militaire, les bavures fatales, les provocations meurtrières de Kadhafi - dont chacun a mesuré l'instinct de survie - ou encore l'éclatement tribal de la Libye, autant de périls brandis comme des appels à la retenue, sinon à l'inaction. Les uns évoquent la Somalie, les autres l'Irak pour prédire le pire à la coalition. Tous affirment, non sans raison, que l'issue d'une guerre est par nature incertaine et qu'on ne la conduit pas avec de bons sentiments.
Le «brouillard de la guerre » ne doit pourtant pas faire perdre de vue quelques vérités, bonnes à rappeler aux adeptes des positions de principe. Cette opération n'aurait jamais vu le jour sans les appels réitérés des insurgés libyens, puis de la Ligue arabe. Laisser Kadhafi assassiner son peuple, c'était envoyer un sinistre message aux dictateurs de la région en leur assurant l'impunité, au moment même où les peuples arabes, dans un élan historique, se battent pour leur liberté. A l'opposé, cette intervention met les régimes autoritaires sous pression, et les pousse à accélérer les réformes, à l'instar de Mohammed VI au Maroc. Enfin, le risque d'éclatement tribal existe par nature dans ce pays artificiel, quand bien même les Libyens se seraient libérés seuls. Ils décideront eux-mêmes de leur destin commun. Dimanche soir, Benghazi et son million d'habitants avaient évité in extremis le bain de sang. Une réalité inespérée il y a seulement quelques jours.
Vincent GIRET

L'Express
Gagner la paix
Quelques dirigeants, dont ceux de la France, se sont embarqué la fleur au fusil dans un conflit incertain contre le dictateur fou de Lybie, sans répondre à trois questions qui auraient méritées d'être discutées publiquement avec l'opinion, et au moins avec le Parlement, avant que le premier missile ne soit tiré par un avion français :
Est-on prêt à mener une éventuelle deuxième phase de la guerre, qui serait terrestre ? On peut certes espérer que le régime s'effondre sous le seul effet d'une sidération par un tapis de bombes. Mais l'expérience montre que ce n'est pas toujours le cas. Dans ce cas, que fait on ? On continue à bombarder, au risque de massacrer une population utilisée comme bouclier humain et de retourner les opinions publiques arabes contre un Occident présenté comme envahisseur, comme le montre la première dérobade de la Ligue Arabe ? On envoie des troupes occuper les villes et mener des combats de rue ? Les deux sont autorisées par la résolution 1973 des Nations Unies, sans qu'aucun des Parlements concernés n'aient été appelé à donner accord.
1. Est-on prêt à s'occuper de la paix ? L'Histoire nous apprend qu'une guerre n'est vraiment gagnée que si la paix est préparée pendant la guerre. Ce ne fut pas le cas pendant la Première Guerre Mondiale. Ce fut à peu prés le cas pendant la seconde. Pas du tout pendant la guerre au Vietnam, ni pendant celles, plus récentes, menées en Afghanistan et en Irak. Avec les conséquences désastreuses que l'on sait. Et là, a-t-on une idée de ce que deviendra la Libye après ? Un Etat unifié ? Une fédération ? Verra-t-on la Cyrénaïque devenir indépendante et ne conservant son indépendance que grâce à la présence de troupes occidentales ? Et même si le dictateur est chassé du pouvoir, les pays libérateurs auront-ils les moyens de reconstruire ce pays ? C'est difficile à croire quand on voit la façon dont ces mêmes pays n'aident qu'à peine l'Egypte et la Tunisie. Ironiquement, d'ailleurs, les trois pays les plus en pointe dans la bataille aérienne contre Kadhafi (la France, la Grande Bretagne et les Etats-Unis) sont économiquement ruinés, avec des taux record de chômage. A supposer même qu'ils aient les moyens de gagner la guerre, ils n'auront jamais les moyens de gagner la paix. Alors que les pays les plus riches (la Russie, la Chine, l'Allemagne, l'Arabie Saoudite), se tiennent sagement planqués. Cela ne peut conduire qu'à un discrédit de plus du dollar et de l'euro, et plus largement de l'occident tout entier et des valeurs qu'il défend, au nom desquels les pays se sont libérés
1. Pourquoi s'attaquer à cet épouvantable dictateur, qui massacre sa population et pas à trois autres, qui en font autant exactement au même moment, a Sanaa, Manama et Abidjan ? Qui d'ailleurs connait les noms de Hamad ben Issa Al-Khalifa, roi de Bahreïn, et de Ali Abdallah Saleh, président du Yémen, tout aussi criminels aujourd'hui que le sont aujourd'hui Kadhafi ou Gbagbo. Pourquoi l'un est il dénoncé par tous les médias et pas les trois autres ? Parce qu'on pense que Kadhafi peut être délogé sans dommage collatéral, ce qui n'est d'ailleurs pas établi.
On ne joue bien aux échecs que si on prévoit plusieurs coups d'avance, ce qui ne semble pas la qualité principale de ceux qui ont déclenché ce conflit.
Décidemment, Clémenceau avait raison de dire que la guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires. Sans doute ne faut-il pas la laisser non plus à des diplomates.
Jacques ATTALI

Le devoir (Canada)
Le feu s'abat sur la Libye
Au troisième jour de l'intervention aérienne, baptisée «Aube de l'Odyssée», les alliés ont d'ores et déjà pris le contrôle du ciel libyen. La défense antiaérienne du pays, une vingtaine de cibles et des dizaines de blindés ont été détruits, selon les états-majors français, britannique et américain qui sont en pointe dans cette opération déclenchée samedi par la France afin de protéger les populations civiles. Les forces de Mouammar Kadhafi n'avancent plus vers Benghazi, fief des insurgés, ont déclaré les militaires américains selon qui la coalition devrait maintenant s'appliquer à couper les lignes de ravitaillement des pro-Kadhafi.
Les tirs alliés n'auraient cependant pas empêché les forces fidèles au colonel Kadhafi de faire leur entrée hier dans le centre de Misrata, la troisième ville de Libye, à 220 km à l'est de Tripoli. En soirée, l'armée libyenne a annoncé un second cessez-le-feu peu avant que des explosions ne retentissent dans le secteur de la résidence du colonel Kadhafi. Un premier cessez-le-feu décrété vendredi n'avait pas été respecté selon les armées alliées. Plus tôt, dans un message sonore diffusé par la télévision officielle, le chef d'Etat libyen prédisait une «guerre longue» et dénonçait une coalition composée de «terroristes», de «barbares» et de «monstres». Son fils Saïf Al-Islam a cependant exclu d'abattre des vols civils au-dessus de la Méditerranée, comme l'avait laissé entendre le dictateur.
La coalition prend forme
De son côté, la coalition créée à l'initiative de la France lors d'un sommet international tenu samedi à Paris commençait à prendre forme. Premières à lancer l'assaut samedi peu avant 18h, deux patrouilles françaises, rassemblant une vingtaine de Mirage et de Rafale, ont pilonné plusieurs objectifs militaires. Selon le New York Times, cette opération n'avait pas été coordonnée avec les autres membres de la coalition, ce qui a créé des frictions. Le porte-avions Charles-de-Gaulle a appareillé hier afin de prêter main-forte à deux frégates de défense aérienne françaises déjà au large de la Libye.
Les frappes françaises ont aussitôt été suivies par plus de 110 tirs de missiles Tomahawk américains et britanniques en direction de Misrata, Syrte, Zouara et Benghazi. La coalition, dont les Américains semblent avoir pris le commandement après l'initiative française, regroupe pour l'instant la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Italie, le Canada et un seul pays arabe, le Qatar, qui a fourni quatre avions. Une participation militaire était aussi attendue de plusieurs pays européens, dont la Belgique, l'Espagne, le Danemark et l'Albanie.
Selon le gouvernement libyen, dont les affirmations peuvent difficilement être vérifiées, les tirs de samedi soir et d'hier auraient fait 48 morts et 150 blessés. À Benghazi, désertée par sa population, l'intervention aérienne a été accueillie par des cris de joie, certains combattants arborant même des drapeaux français. Les combats se poursuivaient néanmoins dans plusieurs quartiers.
Cacophonie
L'opération était à peine amorcée qu'une certaine cacophonie commençait à se faire entendre parmi les alliés. Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a signé la déclaration de Paris samedi a affirmé hier que les bombardements du week-end s'écartaient «du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne». Le Pentagone a répondu qu'il ne s'agissait «pas de chasser Kadhafi du pouvoir». La France s'est aussi défendue en soutenant qu'elle appliquait «pleinement et uniquement la résolution 1973» votée par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Les pays alliés ne semblent pas tous sur la même longueur d'onde. La ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jiménez, a estimé que l'intervention ne serait pas une opération «à long terme» alors même que la déclaration adoptée à Paris stipule clairement que l'engagement des Etats-Unis, des membres de l'Union européenne et de la Ligue arabe «s'inscrit dans la durée».
Même s'ils en assument largement le commandement, les Américains semblent vouloir se mettre en retrait de cette opération par rapport aux Européens. Le président Barack Obama, qui n'a pas interrompu son voyage au Brésil, a répété à deux reprises ce week-end que les Etats-Unis ne risquaient pas d'être entraînés dans une opération terrestre, comme le précise d'ailleurs la résolution 1973 de l'ONU. Sans s'opposer à l'attaque de la Libye, la chancelière allemande, Angela Merkel, a refusé toute implication militaire. Parmi les grands absents dans cette coalition, on note l'Union africaine et l'immense majorité des pays arabes. Certains se sont aussi étonnés que la Ligue arabe et les pays qui ont signé samedi la déclaration de Paris contre la Libye restent silencieux face à l'envoi de troupes de l'Arabie saoudite à Bahreïn pour réprimer les insurgés chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle.
L'engrenage?
En France et en Grande-Bretagne, les partis d'opposition se sont rassemblés derrière leur gouvernement, même si plusieurs soupçonnent dans cette initiative de Nicolas Sarkozy une opération destinée à redorer le blason de la diplomatie française passablement terni depuis le printemps arabe. Même son adversaire, l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, auteur d'un célèbre discours à l'ONU en 2003 contre l'intervention en Irak, a salué cette action même si, dit-il, «il faut faire attention que les opinions arabes ne se retournent pas».
La presse arabe a réagi de façon plutôt inquiète, craignant que cette offensive ne nuise à la poursuite du «printemps arabe». En France, plusieurs analystes craignent que les pays membres de la coalition ne se soient engagés dans une guerre qui pourrait s'éterniser, comme en Afghanistan et en Irak. Le danger de partition du pays, entre loyalistes et insurgés, tribus de l'ouest et de l'est, est souvent évoqué dans l'éventualité où le conflit s'éterniserait. Plusieurs évoquent un scénario de guérilla urbaine alors même que la résolution de l'ONU interdit toute opération terrestre.


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