TUNIS, 21 avr 2011 (TAP) - L'universitaire Hafidha Chekir a insisté sur la nécessité de lever les réserves émises par la Tunisie au sujet de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), notamment au vu de l'instabilité qui distingue la scène politique tunisienne. Elle a appelé, dans son intervention, donnée jeudi, au siège du Centre de recherches, d'Etudes, de Documentation et d'Information sur la Femme (CREDIF), sur le thème, "La Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes: applications en Tunisie", à oeuvrer à approfondir la prise de conscience politique, notamment dans les rangs des femmes afin de garantir un haut niveau de participation aux élections de l'Assemblée nationale constituante. En dépit du caractère avant-gardiste du Code du Statut Personnel (CSP) tunisien, au niveau du monde arabe, et malgré l'adoption par la Tunisie de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, depuis 1985, certaines formes de discrimination persistent à cause de la limitation de ses droits, au nom des traditions, des coutumes et de l'identité culturelle. La conférencière a précisé que tous les pays arabes qui ont ratifié cette convention, ont émis des réserves sur certains de ses articles, ce qui a conduit à l'émergence de "la coalition de l'égalité" qui englobe plusieurs associations arabes oeuvrant pour la levée de telles réserves. Elle a fait observer que les principales réserves émises par la Tunisie portent sur l'égalité des droits, particulièrement en matière de mariage, d'héritage, de tutelle et de curatelle au sein de la famille. L'enseignante universitaire a salué, par ailleurs, l'adoption par la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, du principe de la parité dans les listes candidates pour les élections de l'Assemblée nationale constituante. Il convient de signaler que la première réunion du conseil des ministres du gouvernement de transition, le 1er février 2011, avait permis d'examiner la question de la levée des réserves concernant la ratification par la Tunisie de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), réserves qui ont vidé la ratification par le pays de telles conventions de son contenu.