A l'occasion de la ratification par la Tunisie du protocole facultatif de la convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) et aussi à l'occasion de la célébration de la Fête Nationale de la Femme, l'Association Tunisiennes des Femmes Démocrates (ATFD) a organisé hier, une conférence de presse dans le cadre de la campagne arabe des ONG pour la levée des réserves sur la CEDAW. Mme Khadija Chérif, présidente de l'ATFD a souligné que "La Tunisie vient de ratifier le protocole facultatif de la convention sans grande publicité alors qu'il s'agit d'un acquis important pour les femmes et nous nous en félicitons". Mme Chérif rappelle que la Tunisie a ratifié en 1985 la CEDAW mais en y émettant des réserves qui la vident de sa substance. Depuis sa création en 1990 l'ATFD s'est positionnée à la levée des réserves".
Commission De son côté, Mme Sana Ben Achour, membre du comité directeur de l'ATFD a affirmé que : "De toutes les conventions internationales relatives aux droits humains, la CEDAW, entrée en vigueur en 1981 est celle qui recueille la plus forte adhésion universelle mais aussi paradoxalement le plus de réserves. Les plus récurrentes sont les réserves émises à l'encontre de ce qui relève dans les ordres juridiques internes du statut personnel et successoral. Autant de barrages élevés à la non-discrimination à l'égard des femmes, principe auquel pourtant en adhérant à la convention, les Etats ont souscrit tant au plan international vis-à-vis des autres Etats parties, qu'au plan interne vis-à-vis de leurs propres ressortissants". Pour nous, a conclu la présidente de l'Association "Ce fait de ratifier le protocole est un acquis important. Mais le maintien des réserves et un grand handicap. En avril 2008, les pouvoirs publics, en ratifiant le protocole, ont annoncé qu'ils vont constituer une commission pour réfléchir sur la levée des réserves. Nous attendons".