TUNIS, 3 mai 2011 (TAP) - « Les médias du XXIe siècle au service de la démocratie », tel est le thème de la conférence tenue, mardi, au centre culturel et sportif d'El Menzah VI, à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse. Les travaux s'articulent autour de trois axes : « Les nouveaux médias nouvelles formes d'expression et de participation », « Pour une meilleure protection de la liberté d'expression à l'ère des communications numériques » et « les nouveaux obstacles : blocages en ligne, censure, surveillance, sécurité des journalistes et blogueurs ». La présentation du rapport annuel du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) figure, également, à l'ordre du jour de cette conférence organisée par le SNJT, en collaboration avec le Bureau des Nations Unies à Tunis, l'UNESCO et la Commission nationale tunisienne de l'éducation, la science et la culture. A l'ouverture des travaux, M. Taieb Baccouche, ministre de l'éducation, président de la Commission nationale tunisienne de l'éducation, la science et la culture, a souligné que la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse revêt cette année une symbolique particulière du fait qu'elle se tient en Tunisie après la révolution pour la liberté et la dignité. Il a mis en exergue l'importance du thème « les médias du XXIe siècle au service de la démocratie », dans une conjoncture favorable à la liberté et à l'indépendance de la presse et ouvrant la voie de la transition démocratique dans un pays qui vit au rythme de la révolution. Laquelle révolution ne s'est pas encore accomplie nécessitant quelques mois supplémentaires si la volonté est réelle, a-t-il dit, ajoutant que la liberté de la presse est le garant de toutes les libertés et de la réussite de la transition démocratique. M. Baccouche a précisé que la liberté de la presse est une lutte permanente pour se prémunir contre les menaces de l'intérieur et de l'extérieur et un moyen de défense contre l'autoritarisme des pouvoirs dictatoriaux. Dans une période de transition, a-t-il fait remarquer, Le métier du journalisme est confronté aux dérives anti- déontologiques, ce qui pourrait être compréhensible mais qui nécessite en même temps un réajustement. M. Baccouche préconise notamment le renforcement des sessions de formation pour consolider les compétences des gens du métier et l'inscription de la liberté de la presse dans l'éducation en matière de démocratie et des droits de l'homme. Il a mis en relief la noblesse de la mission des journalistes et les dangers auxquels ils peuvent être confrontés dans l'exercice de leur métier. Environ cinquante journalistes meurent chaque année sur le terrain et des centaines sont victimes de répression et de brimades, a-t-il précisé. La presse connaît une grande mutation en s'ouvrant sur de nouveaux supports dont l'internet et les réseaux sociaux, abolissant ainsi les frontières entre le journalisme professionnel et amateur, a relevé M.Baccouche. De son côté, M. Philippe Quéau, représentant de l'UNESCO pour le Maghreb, a mis en exergue les réalisations majeures de la révolution tunisienne par la voie pacifique en se basant essentiellement sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication. L'action menée par les jeunes sur Internet, a-t-il dit, a vaincu la dictature de Ben Ali. Il a mis l'accent sur l'importance de promouvoir les législations et le dialogue autour de la presse libre afin de protéger les journalistes dans l'ensemble du monde arabes des pratiques qui entravent leur mission et leur devoir d'informer. Il est à noter, dans ce contexte, que le nombre de tunisiens inscrits sur facebook a atteint au mois de janvier dernier deux millions de personnes. Le nombre d'internautes tunisiens s'élève quant à lui à trois millions 500 milles.