TUNIS, 13 mai 2011 (TAP) - Une conférence sur le thème « le développement régional après la Révolution : Réalité et perspectives » a été organisée, vendredi après-midi, à l'initiative du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS), (camp de Ahmed Khaskhoussi). M. Amor Belhèdi, enseignant et chercheur en géographie, aménagement et développement qui a donné cette conférence, a mis l'accent sur les différentes étapes historiques de l'évolution des disparités régionales qui, a-t-il dit, ont commencé entre le Nord et le Sud, faisant remarquer qu'au cours de cette étape, le Nord a monopolisé la majorité des investissements et des projets. Dans une deuxième étape, a expliqué M. Belhedi, cette inégalité est passée de la dualité « Nord-Sud » vers une nouvelle dualité « zones côtières-zones intérieures » qui, a-t-il dit, a donné lieu à des disparités plus accentuées. Les taux de croissance dans les zones côtières, a-t-il relevé, dépassent, dans la plupart du temps, les indicateurs nationaux et la concentration démographique est plus grande en raison de l'exode rurale, ajoutant que la base économique dans ces zones côtières est soutenue par des structures touristiques et industrielles contrairement aux zones de l'intérieur qui ne bénéficient que d'une infime partie des investissements (3pc de l'investissement industriel). Ces disparités, a-t-il expliqué, sont dictées par une volonté politique qui a consacré un modèle de développement inéquitable et enraciné, au fil du temps, un modèle d'autorité centrale qui ne tolère pas la critique. Cette situation, a-t-il ajouté, a contribué à l'augmentation de la tension, ce qui a favorisé le déclenchement de la Révolution dans les régions les plus affectées par la pauvreté, le chômage et l'inégalité. Par ailleurs, M. Amor Belhèdi a passé en revue les principaux vecteurs de développement qui, a-t-il précisé, s'articulent autour de la production des richesses, le changement des mentalités, le compte sur soi et la mise en place de mécanismes favorisant le développement durable. L'instauration d'un développement durable, a-t-il affirmé, est tributaire de la mise en place d'un développement équitable entre les régions et dans tous les secteurs, de l'enracinement des valeurs de citoyenneté, de la réalisation de réformes fiscales et de l'établissement d'une démocratie locale qui consacre la bonne gouvernance et favorise la participation des différentes parties dans le processus de développement. En conclusion, le conférencier a proposé la création de banques et de fonds régionaux de développement et la multiplication des associations de développement régional et local pour favoriser les investissements.