Robert Gates, Secrétaire américain à la Défense WASHINGTON, 20 sept 2009 (TAP) - Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a répliqué samedi aux voix qui se sont élevées pour dénoncer la décision de la Maison blanche de renoncer aux éléments de bouclier antimissiles en Europe de l'Est. Dans une tribune publiée par le New York Times, cet ancien membre du gouvernement de l'ex-président George W. Bush, maintenu dans ses fonctions par son successeur Barack Obama, assure que cette décision ne représente nullement une concession faite à la Russie, comme certains détracteurs l'ont affirmé. « Je crois qu'il s'agit d'une proposition très pragmatique. Depuis que j'ai pris mes fonctions, je me suis rendu compte que dès lors qu'il s'agit de défense antimissiles, certains adoptent une posture quasiment théologique, selon laquelle tout changement de plan ou annulation de programme équivaut à un renoncement ou à un reniement de la foi », écrit Gates. Le projet de bouclier en Europe de l'est, lancé par l'administration Bush, visait à intercepter d'éventuels missiles à longue portée lancés par l'Iran. L'Iran ne dispose toutefois pas encore de cette technologie et les services de renseignement américains ont récemment affirmé que Téhéran n'y aurait probablement pas accès avant 2015-2020. Gates a donc choisi de remplacer la base radar et les rampes de lancement de missiles intercepteurs par un dispositif plus souple, navalisé et destiné à détruire des missiles à courte ou moyenne portée. Mais depuis l'annonce de ce changement, Robert Gates s'est vu reprocher par son propre camp républicain d'avoir abandonné des concessions à Moscou, qui s'opposait fermement à ce projet basé en Pologne et en République tchèque. Le secrétaire à la Défense a répondu que sa décision était « une meilleure façon d'aller de l'avant » et affirmé que l'Europe disposerait toujours d'une protection contre les attaques par missiles balistiques. «L'attitude de la Russie et sa possible réaction n'ont eu aucune influence sur la recommandation que j'ai présentée au président (Barack Obama) à ce sujet. Naturellement, étant donné l'hostilité passée de la Russie envers la défense antimissiles américaine en Europe, un éventuel soutien des dirigeants russes à ce plan serait de leur part un changement de politique inattendu - et bienvenu», écrit-il.