Le Temps-Agences - Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a salué hier la décision "juste et courageuse" des Etats-Unis de renoncer à un projet de bouclier antimissile en Europe, en espérant qu'elle serait suivie d'autres gestes de Washington. "La récente décision du président américain Barack Obama, qui annule le projet de construction d'un système de défense antimissile en Europe, nous inspire des pensées positives, et j'espère vraiment, qu'après cette décision juste et courageuse, il y en aura d'autres", a déclaré M. Poutine. M. Poutine a notamment appelé à "la levée de toutes les restrictions (pesant) sur la coopération" avec Moscou et à un soutien américain à l'entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de la Russie, du Bélarus et du Kazakhstan, qui veulent adhérer ensemble. Le Premier ministre russe avait créé la surprise en juin en annonçant l'intention de ces trois pays de présenter une candidature commune pour adhérer à l'OMC, mettant ainsi un terme aux procédures d'adhésion individuelle. La veille, le président russe Dmitri Medvedev avait aussi salué une approche "responsable" après l'annonce de l'abandon du projet de bouclier en Pologne et République tchèque. La Russie a toujours réclamé l'abandon de ce dispositif perçu comme une menace pour sa sécurité bien que l'administration de George W. Bush, à l'origine du projet, eut assuré qu'il visait l'Iran. Signe de la satisfaction des autorités russes, un responsable diplomatico-militaire, cité par l'agence Interfax, a assuré que la Russie allait renoncer aux mesures de rétorsion prévues, en particulier le déploiement de missiles Iskander dans l'enclave de Kaliningrad. "Les mesures prises (par la Russie) en réponse au projet de bouclier antimissile américain seront gelées et peut-être même complètement abandonnées", a expliqué cette source. La Russie devrait aussi renoncer à placer des bombardiers T-22 à Kaliningrad et à équiper l'arsenal russe de missiles balistiques destinés à échapper à la défense antimissile américaine, a indiqué le responsable non-identifié. Moscou "pourrait (aussi), en réponse (à l'abandon du bouclier), réduire à 1.300 le nombre de ses armes nucléaires" stratégiques, a estimé Igor Barinov, vice-président de la commission de la Défense à la Douma (chambre basse du Parlement russe). Lors de sa visite à Moscou en juillet, le président américain Barack Obama avait convenu avec son homologue russe Dmitri Medvedev d'abaisser dans une fourchette de 1.500 à 1.675 le nombre de têtes nucléaires stratégiques (contre 2.200 au maximum aux termes du traité START).