Des citoyens de la ville de Mdhila au gouvernorat de Gafsa ont déposé une plainte judiciaire contre le Groupe chimique dénonçant des abus environnementaux. "Nous croyons que nos proches à Mdhila ont le droit d'avoir un environnement propre et une vie décente, la Coordination exprime son soutien inconditionnel à la mesure prise par le conseil municipal de Mdhila qui a porté plainte contre le groupe chimique de la mort", a déclaré Boubaker Akremi, porte-parole de la Coordination nationale des mouvements sociaux. Le porte-parole a appelé tous les pouvoirs nationaux et les composantes de la société civile à faire face à ce qu'il a qualifié de "crime" , à assigner cette juste cause et à défendre les habitants de la région et des régions voisines. Mdhila est l'une des zones les plus polluées du fait de la dégradation de la situation environnementale et de la pollution de l'air et de l'eau qui sévissent depuis la concentration de l'unité de production du Groupe Chimique de Tunisie en 1985. Les conditions environnementales et sanitaires ne cessent de s'y dégrader du fait de l'augmentation des usines de phosphates. Des experts de l'environnement et de la santé expliquent la détérioration des conditions avec les émissions de gaz libérées par le complexe chimique dans l'air, en particulier le gaz "fluoré", avec un volume qui dépasse les 20 milligrammes par mètre cube.C'est le double de la quantité autorisée selon les spécifications environnementales tunisiennes et internationales qui exigent de ne pas dépasser 10 milligrammes. Les experts expliquent également cela par les implications des émissions des cheminées d'usine et de la déversion des phosphates du dioxyde de soufre dans l'air en quantités allant de 12 à 16 kilogrammes par tonne en acide sulfurique, ce qui représente environ 6 fois la quantité autorisée selon les normes environnementales estimées à 2,6 kilogrammes d'acide sulfurique. Le complexe chimique est considéré comme l'une des unités de production de phosphate les plus importantes de l'économie tunisienne, et l'institution connaît une interruption de sa production due aux grèves et aux protestations internes depuis des années, ainsi qu'aux demandes des habitants de la région de rejoindre ses usines et ses administrations comme une forme de compensation pour la pollution de l'environnement et la dégradation de la santé.