Une conférence de presse a été organisée, dans la matinée du mercredi 17 juin, au ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération Internationale pour présenter les principaux résultats d'une étude sur l'impact de la pandémie du Covid-19 sur l'économie tunisienne pour l'année 2020. Cette étude, réalisée en étroite collaboration entre le PNUD et le Ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération Internationale, évalue l'impact de la pandémie du Covid-19 sur l'économie tunisienne au niveau macroéconomique, ainsi que sur les micros et très petites entreprises (MTPE) et les ménages. Selon l'étude, la pandémie du Covid-19 entrainerait en 2020 une croissance du PIB de -4,4%, une baisse de -4,9% de l'investissement global, de -8% pour la consommation des ménages et pour les exportations, avec une baisse attendue des importations avoisinant les -9,6%. Le confinement et la baisse de la production risqueraient d'engendrer une augmentation du taux de chômage à 21,6% contre 15% actuellement, soit près de 274 500 nouveaux chômeurs de plus pour la seule année 2020. En outre, le taux de pauvreté monétaire passerait à 19,2% contre 15,2% actuellement,faisant basculer les revenus d'environ 475 000 individus en-dessous du seuil de pauvreté monétaire. Les simulations réalisées montrent que le choc du Covid-19 accentuerait la fragilité financière de certains secteurs d'activité à savoir les industries non manufacturières (-29%), le tourisme (-23%), le transport (-19,6%) et le textile (-17,7%). Sur le court terme, l'étude suggère d'allouer aux MTPEs une enveloppe d'appui financier direct à hauteur de 447,5 MDT pour chaque trois mois de confinement et de mettre en place des unités de coordination de l'action gouvernementale, entre les différents intervenants au niveau central, mais également entre l'administration centrale et les autorités régionales et locales pour le suivi et la mise en oeuvre effective des mesures engagées. Sur le long terme, l'étude suggère de renforcer le rôle de l'économie sociale et solidaire et souligne le besoin de promouvoir le rôle de la digitalisation et des plateformes numériques dans l'accès aux marchés et la continuité de l'activité. Elle incite également à encourager la généralisation de centres de formation aux technologies numériques à l'ensemble des régions intérieures sans oublier la formalisation et l'intégration du secteur informel.