Dans un post publié sur sa page Facebook Officielle, l'expert économique Ezzedine Saidane a souligné que « le Vendredi 25 février 2022 était un jour triste pour le système bancaire, pour la place financière de Tunis et pour la Tunisie ». « Le Vendredi 25 février une des plus anciennes banques de Tunisie, la Banque Franco-Tunisienne (BFT) a définitivement fermé ses portes. Elle a fait faillite. Une première dans l'histoire de la Tunisie. Mais la BFT n'est pas partie sans laisser des séquelles graves. S'exprimant au sujet de la conférence de presse tenue hier au siège de la Banque Centrale pour informer le public de la fermeture définitive des portes de la BFT, l'expert se demande : « quel est le sort des créances non encore recouvrées ? Qui va supporter les pertes de 500 millions de Dinars ? Est-ce que les autorités comptent délimiter les responsabilités de chacun dans ce dossier et les traduire les fautifs devant la justice ? Quelle est la responsabilité de la BCT dans ce scandale ? « La BCT n'est-elle pas responsable de par la loi de la supervision et de la bonne santé du système bancaire et financier. Pourquoi, et dans l'intérêt de qui a-t-on laissé une banque tunisienne arriver à la faillite et la fermeture définitive de ses portes. Autant de questions que l'on évite de poser, préférant rester dans le déni le plus total », a écrit Ezzedine Saidane sur Facebook. Il a ajouté : « À la fin de la conférence de presse un journaliste a posé la question suivante au gouverneur de la BCT: quels seraient les effets négatifs de cette faillite bancaire sur le système bancaire et sur la Tunisie. Et la réponse du gouverneur a été la suivante, tenez-vous bien: faillite, quelle faillite, il n'y a pas de faillite, surtout pas le terme faillite, pour se rattraper un peu par la suite et dire que c'est à la justice de prononcer la faillite. Ah bon il n'y a pas de faillite !!! Il y a quoi alors » « Il a même dit que se qui se passe pour la BFT n'aura pas de conséquences sur la réputation de la place financière de Tunis et sur l'image de la Tunisie, même si l'on sait que ce scandale a commencé par une opération d'investissement direct étranger. C'est facile de nier. En effet nous sommes dans le déni total », lit-on dans son post. L'expert économique a, par ailleurs, dénoncé la planche à billets qui, selon lui, fonctionne en plein depuis le mois de décembre 2020 « mais qu'on continue à nier comme aussi pour les rééchelonnements de créances auxquels le ministère des finances a eu recours à plusieurs reprises depuis quelques années et surtout au mois de février 2022.». Il a ajouté qu'un responsable présent à la conférence de presse a même osé dire que les agences de notation souveraine (Moody's et Fitch Ratings) pourraient améliorer la notation souveraine de la Tunisie lorsqu'elles vont voir que nous avons été capables d'indemniser les déposants de la BFT. « C'est vrai le ridicule ne tue pas. Le déni est facile, mais il s'agit d'une forme grave d'irresponsabilité. Refuser d'assumer n'est pas digne. Refuser d'assumer vous empêche aussi de trouver des solutions », a-t-il dit.