Sebastian Kurz vient d'être nommé ministre des Affaires étrangères de l'Autriche, une belle promotion pour l'étoile montante du parti conservateur autrichien (ÖVP). La nomination de ce Viennois aux cheveux blonds gominés et au visage poupin, qui s'est fait un nom comme secrétaire d'Etat à l'Intégration, a suscité quelques critiques étant donné son manque d'expérience diplomatique. Mais elles ont été moins acerbes qu'en 2011, lorsqu'il était entré au gouvernement. Car depuis, l'étudiant en droit, qui a mis ses études entre parenthèse, a gagné en crédibilité grâce à son engagement et ses réussites, parmi lesquelles des mesures en faveur de l'intégration des musulmans et l'exigence de connaissance de la langue allemande avant l'entrée à l'école. «Le portefeuille de l'Intégration n'était pas facile. Il a réussi à changer la manière de discuter de l'immigration», remplaçant la notion de menace potentielle par une culture de l'effort, a relevé le politologue Peter Ulram de l'institut Ecoquest. Séduisant à gauche comme à droite, Sebastian Kurz était le plus populaire des membres du gouvernement sortant et a, pour de nombreux observateurs, un profil de futur chancelier. «Avec son style pragmatique, il a montré qu'il pouvait s'attaquer aux questions difficiles. Il va jeter des ponts et très bien représenter l'Autriche», a estimé le vice-chancelier et chef de la diplomatie sortant Michael Spindelegger.