Sabah Fakhri a prouvé hier, mardi 27 juillet à Carthage, que l'art n'a pas d'âge. Il était à l'image de son glorieux parcours, le maitre de la soirée malgré la fatigue. Sabah Fakhri est monté sur scène à 22h00. Du jamais vu depuis le début du festival, une ponctualité pareille. Avec sa « Djebba » tunisienne blanche, le ténor des Koudoud Halabia salut le public en introduisant des termes du dialecte tunisien. Il était debout, il dansait même, jusqu'à la fin de sa première chanson. D'un coup, Sabah Fakhri s'est senti trahi par son corps et on l'a vu se reposer sur une chaise. Assis ou debout, cela importe peu. La voix sublime de Sabah occupait l'espace de l'amphithéâtre qui était en surcharge hier soir, aussi bien sur les gradins qu'en chaises. Toutes catégories confondues étaient présentes pour Mel Echêm, même la jeunesse la plus « moderne ». C'était tellement rempli d'ailleurs, que l'on a entendu, rien que de notre côté, se déclencher deux disputes dans le public à cause des places. Un jeune vendeur de biscuits avait répliqué : « Et dire que ces gens viennent pour Sabah Fakhri, pour écouter de la musique d'élite!». Cela n'a pas empêché la soirée de commencer ni de se dérouler dans des conditions « normales ». La prestation de notre géant syrien a réuni tout le monde autour de la bonne ambiance. On a entendu tout Carthage chanter « kol lelmalihati », « elouzoubia », et d'autres fameux titres des koudoud que vous pouvez apprécier via la vidéo. C'était tout l'ancien répertoire connu de Sabah Fakhri (hormis un mouachah composé par Salah Emahdi), qui a excellé malgré son corps qui l'a largué et l'a empêché de bouger à son aise.Ça se trouve, Sabah Fakhri était aux répétitions jusqu'à 20h, le jour même. Sabah Fakhri a confirmé concrètement, ce qu'il a déclaré lors de sa conférence de presse : Je réussis, parce que je respecte mon public. Il l'a montré à Carthage, avec sa pérésevrance sur scène, sa ponctualité et ses choix musicaux.
