La situation et l'avenir de Tunisair sont, depuis un certain temps, à l'ordre du jour surtout après la farce des emplois fictifs mise en scène par un responsable gouvernemental dans le cadre d'une stratégie politique personnelle et s'avérant, apparemment, marginale devant les rumeurs et les informations qui affluent à propos de notre compagnie nationale d'aviation civile. Il y a d'abord eu une rumeur à peine ébruitée sur l'idée de vendre cette compagnie aux Qataris. Très peu de gens y ont cru, car on imagine mal la vente d'une telle entreprise nationale qui, il faut l'avouer, fonctionnait assez bien malgré tout ce qu'on lui reprochait et qui ne souffrait peut-être que de la cupidité de la famille régnante. Normalement, débarrassée de cette mainmise, la compagnie peut redémarrer sur des bases solides pour le bien et pour la réputation de notre pays. Dernièrement, la semaine dernière précisément, un grand cafouillage à Paris-Orly a succédé à l'annulation d'un vol pour Djerba du fait d'une panne mécanique. Il a fallu, sans informer les passagers, débarquer leurs bagages, les réembarquer sur le vol de 17h35 et donc débarquer certains bagages de passagers réguliers de ce vol et décider de diriger le 721 de 17h35 sur Djerba pour aller ensuite à Tunis. Les passagers restants sont redirigés vers le vol 723 de 19h50 qui ne partira qu'à 21h15 avec la promesse que leurs bagages voyageraient avec eux. Mais à l'arrivée à Tunis, ni dans leur avion de substitution, ni dans l'avion venant de Djerba, les passagers n'ont trouvé leurs bagages qui étaient tout simplement restés à Paris. A la limite, c'est des choses qui arrivent, sauf qu'ici, il paraît que c'est de plus en plus en fréquent. L'attristant dans la situation, c'étaient les différents commentaires venant d'un peu partout, les uns ironiques, les autres hystériques, etc. Les non tunisiens (des touristes) vociféraient sur tous les tons, menaçaient d'écrire des pétitions, des articles pour les journaux, de parler sur les médias audiovisuels : « C'est humiliant ! ». « On a droit à l'information ! ». « C'est pas normal ! L'avion de Djerba n'est pas annulé pour cause de panne mais pour réduction des frais parce que Tunisair n'a plus assez de clients. » Un agent français de la sécurité n'a pas manqué de glisser sa remarque : « On n'a jamais eu ça avec Air France ! ». Tout le monde savait que ce n'était pas tout à fait vrai. Alors il corrige : « Au moins à Orly-Sud depuis que j'y suis. » De l'autre côté, des Tunisiens entre eux : « Mais pourquoi ils nous font ça ? ». « Pourquoi ? Tu ne le sais pas ? Ils sont en train de mettre la compagnie à plat pour la vendre aux Qataris ! » Et quelqu'un de répondre : « Ils peuvent vendre Tunisair ? ». « Pourquoi pas, lui répond-on, il suffit de dire qu'il faut le faire ! » Le lendemain à Tunis, une information est publiée par un canard relançant l'idée de vendre la compagnie aux Qataris, à l'image de Tunisiana et de je ne sais plus quelle autre entreprise, tellement je ne comprends plus. N'est-ce pas qu'une vraie et franche communication sur cette question pourrait redonner de l'humeur aux gens, dans la compagnie et autour d'elle, pour une vraie intelligence des questions qui nous concernent, car liées à l'avenir de notre pays – notre avenir ?