Les téléspectateurs, qu'ils soient de simples citoyens, des politiciens, des médias ou militants de la société civile, ont été certainement tous surpris des propos tenus pas Slim Chiboub, gendre du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali, au cours de l'entretien télévisé diffusé par la chaine Ettounissia TV et qui avait fait beaucoup de bruit. Chiboub, tout le long de l'entretien déjà enregistré à l'avance comme au cours de son intervention en direct de Dubai, ne nous a pratiquement rien appris de nouveau à part sa privation de ‘'passeport tunisien'' pour pouvoir rentrer au pays, car il était prêt à répondre de ses actes et à comparaître devant la justice, si des preuves à son encontre existent réellement. C'était quand même un peu trop ‘'mesquin'', il suffisait de se présenter aux services du Consulat tunisien pour se livrer aux autorités tunisiennes qui pouvaient facilement le rapatrier ‘'vu qu'il était recherché'' pour purger une peine judiciaire de 5 ans prononcée contre lui. On l'aurait sûrement accueilli à ''bras ouverts''. Chiboub, a plutôt voulu se disculper de toutes accusations, et se laver lui-même de tous soupçons, en se faisant passer pour M. Propre, les mains ‘'clean'' évidemment. Chiboub, a évité de pointer du doigt la famille régnante et s'est même interdit d'accabler son beau-père, n'a même pas prononcé le nom de Leïla Trabelsi et n'a pas accusé ni Belhassen Trabelsi, ni son frère Imed, ni Sakher El Materi, ni aucun autre membre des deux familles ou proches, d'aucune manière. Chiboub, selon lui, est multi-milliardaire, certes, mais de l'unique sueur de son front. Tout ce qu'on lui reprochait n'était qu'illusion et jalousie, tout reposait sur une machination. Si Slim, a prétendu également avoir souffert, que des personnes ayant appartenu à l'ancien régime ont souffert elles aussi, pas autant que les opposants certes, mais elles ont eu leur lot de souffrance, assurant qu'il s'attendait déjà à la chute du régime Ben Ali bien avant le début des manifestations, à cause de la coupure qu'il y avait entre les décideurs et le reste du peuple qui vivait dans la misère. Néanmoins, Slim Chiboub, a confirmé la thèse du ‘'complot'' fomenté contre le président déchu, qui devait conduire sa famille dans l'avion en partance vers l'Arabie Saoudite sans être du voyage, mais qu'Ali Seriati, ancien directeur de la sécurité présidentielle l'avait piégé. Et ça, le plus simplet des tunisiens l'avait appris par coeur. En fin de compte, nous sommes tous sortis ‘'bi khoffay honein'' de cette interview, nous n'avons rien appris que nous ne connaissions déjà, les propos du gendre de Ben Ali étaient vides de tout sens… Je ne reproche personnellement rien à Moez Ben Gharbia ni à Ettounissia TV, mais tous les efforts fournis pour ouvrir le volet Chiboub et espérer découvrir des ‘'petits secrets'' sur ce qui c'était réellement passé le 14 Janvier 2011, ont été vains. La réalité sur ce jour-là demeurera encore une énigme. Pour moi, c'était une perte de temps devant le téléviseur !