Arrêté pour trafic de drogue, Walid Danguir, est mort alors qu'il était encore en détention dans des circonstances louches. La dépouille remise à la famille portait des traces de torture. Walid Denguir serait-il, donc, mort sous la torture? La famille du défunt atteste que, durant sa détention, son fils a été victime de torture jusqu'à ce que mort s'en suive. Le témoignage de Radhia Nasraoui et des photos du corps de la victime confirme la pratique de la torture. La dépouille porte, en effet, plusieurs traces de blessures au niveau des jambes, des bras et de la tête. Pour ce qui est des causes du décès, le jeune homme serait mort, non à cause de la torture, mais d'une overdose de drogue. Le journal Al Chourouk, citant des sources bien informées, indique que les résultats de l'autopsie ont démontré qu'une consommation exagérée de drogue est la cause exacte de la mort de Walid Denguir. Déterminer les causes de la mort est, certes, d'une importance majeure dans cette affaire, mais ce qui demeure primordial est l'enquête que les autorités en charge doivent mener pour identifier les responsables et les sanctionner, surtout que la Tunisie a franchi un grand pas dans son combat pour l'élimination de la pratique de la torture. En octobre 2013, pensant rompre avec les pratiques de l'ancien régime et conslider les conventions internationales, l'Assemblée Nationale Constituante a adopté une loi portant sur la création d'une autorité nationale de prévention de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants dans les centre de détention. Un organisme dont l'autorité laisse à désirer puisque la torture est encore pratiquée dans nos geôles. L'affaire Walid Denguir en est, d'ailleurs, la preuve...