Dans l'interview accordée par le chef du gouvernement aux médias et diffusée mardi soir sur Al Wataniya 1, Al Hiwar Ettounsi et radio Mosaïque FM, Habib Essid a abordé plusieurs sujets brûlants faisant la ‘'Une'' des actualités en Tunisie, dont nous avons relevé les principaux axes. Selon Habib Essid, la Tunisie a déjà entamé la construction d'une ‘'muraille'' longue de 168 km le long des frontières tuniso-libyennes, du point de passage de Ras Jedir à celui de Dhehiba, qui servira de rempart, précisant que sa construction a été décidé depuis l'attentat du Bardo du 18 mars 2015. Ce mur est censé empêcher toute intrusion de terroristes sur le territoire tunisien à partir de la Libye, a-t-il indiqué, ajoutant que ce projet sera prêt vers la fin 2015. Une tranchée sera également creusée parallèlement au mur, et des postes de surveillance seront mis en place tout le long de cette zone. Le chef du gouvernement n'a pas omis d'adresser une nouvelle fois un message aux tunisiens, les appelant à s'unir contre le terrorisme, affirmant qu'il est tout à fait certain que les tunisiens vaincront ce maléfique fléau : « la Tunisie est debout, elle est passée par des périodes difficiles, mais elle restera debout.» Essid a ajouté que la Tunisie possède les moyens pour combattre et vaincre ces terroristes qui n'ont rien à voir avec l'Islam. Revenant sur la décision prise par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, sur l'instauration de l'Etat d'urgence dans le pays, Essid a souligné qu'elle était nécessaire vu les menaces terroristes qui planent sur le pays, rappelant que cette décision faisait partie des options étudiées par le Conseil de sécurité nationale et qu'elle a été prise après des consultations avec des partis politiques et des organisations nationales. Il a précisé que cette mesure donnera aux différents corps sécuritaires plus de moyens pour combattre le terrorisme. Pour ce qui est de la crainte d'une régression en matière de libertés, le chef du gouvernement a assuré que l'Etat d'urgence ne compromet pas ces libertés, indiquant entre-autre que la Tunisie d'aujourd'hui n'est pas celle d'hier, mais que l'Etat doit agir conformément à la loi. Quant à la polémique suscitée par la participation des enquêteurs britanniques à l'enquête ouverte sur l'affaire de l'attentat terroriste commis contre des touristes à Sousse, Habib Essid a assuré que les accusés ne seront pas livrés à la Grande Bretagne : « Nous... tunisiens, on ne livre pas nos enfants. On a une loi, on doit respecter la loi de notre pays. » Il a tenu à remarquer que le gouvernement collabore avec la Grande Bretagne dans le respect de la souveraineté de l'Etat, que la participation des enquêteurs anglais est due au grand nombre de victimes britanniques, et que les autorités britanniques qui vont aider la Tunisie à connaitre la vérité pensent qu'elles ont été ciblées par cet attentat. Revenant sur l'éviction du porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, le chef du gouvernement a assuré qu'il n'existe aucune relation entre cette décision et l'attentat perpétré au Riu Impérial Marhaba à Sousse. Questionné sur le limogeage du président du Haut Conseil Islamique, Abdallah Wassif, Essid a précisé que cette institution a dépassé ses prérogatives, et que chaque membre du gouvernement ou des établissements de l'Etat qui dépasse ses prérogatives, aura le même sort et sera limogé. Il a assuré que la question de la dissolution du Haut Conseil Islamique sera examinée, et que s'il s'avère qu'il apporte un plus, il sera maintenu. Dans le cas contraire, il sera dissous. Lien vidéo de l'interview