Tunis, le 22 mars 2005 La Banque africaine de développement (Bad) a réaffirmé son adhésion aux divers efforts déployés à l'échelle nationale et internationale pour traiter des défis sérieux que représente l'eau en Afrique. Cet engagement intervient à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, d'autant plus significative qu'elle s'inscrit dans la décennie internationale d'action récemment proclamée par l'Assemblée générale des Nations Unies. Le thème de cette décennie « l'Eau pour la Vie » 2005-2015 met en relief les liens inextricables entre le développement des ressources hydriques et leur gestion, d'une part, et la réduction de la pauvreté, le développement économique et le progrès social en Afrique d'autre part.
Cette déclaration a rappelé qu'en dépit du rôle central que joue l'eau dans le développement national et dans la réduction de la pauvreté, le secteur de l'eau reste sévèrement sous-développé en Afrique, l'approvisionnement en eau, l'agriculture et l'industrie n'utilisant que 3 % des ressources hydriques renouvelables totales. Ce faisant, près de 50 % des personnes, souvent très pauvres, vivant en milieu rural, péri-urbain ou urbain, soit plus de 300 millions de personnes, ne disposent pas d'infrastructures d'approvisionnement en eau ou d'assainissement. Cette situation porte atteinte à la dignité humaine, noircit les statistiques sanitaires du continent et envenime plusieurs des problèmes sociaux, économiques et politiques actuels de la région. Le manque d'accès à l'approvisionnement en eau et à l'assainissement est une trappe à pauvreté dans la mesure où les efforts destinés à soulager les personnes défavorisées sont minés par la fréquence des maladies et le temps et l'argent gaspillés à satisfaire des besoins de base potentiellement accessibles.
C'est à la lumière de ces défis que la Banque a fait des ressources hydriques l'un de ses domaines d'intervention prioritaires et lancé des initiatives régionales d'importance destinées à fournir à ses pays membres régionaux des services d'approvisionnement en eau de base et d'autres services liés à l'eau. Citons parmi ces initiatives :
l'Initiative pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement en milieu rural (IAEAR), destinée à fournir à quelque 300 millions de personnes un accès à l'eau potable et à l'assainissement à l'horizon 2015, soit un taux d'accès de 80 % ; la Facilité africaine de l'eau (FAE), conçue sous l'égide du Conseil ministériel africain de l'eau (Amcow) et gérée par la Bad. La FAE appuiera les efforts destinés à créer ou développer un environnement institutionnel propice et à renforcer les capacités nécessaires pour une gestion efficace et efficiente des ressources hydriques ; le programme sectoriel de l'eau du Nepad dont l'objectif est de renforcer la gestion transfrontalière des ressources hydriques dans le cadre de l'intégration économique et de la coopération régionale, piliers de l'acte constitutif du Nepad.
Pour mettre en uvre son Initiative pour l'approvisionnement en eau et l'assainissement en milieu rural, la Banque organisera le 1er avril 2005 à Paris une conférence internationale sur l'approvisionnement en eau et l'assainissement, en collaboration avec le gouvernement français. La conférence servira à dégager un consensus international autour de cette initiative dans l'espoir d'atteindre l'objectif de développement du Millénaire relatif à l'approvisionnement en eau et l'assainissement en Afrique rurale. La conférence devrait adopter un cadre d'action commun basé sur les principes clés de l'initiative, dégager une augmentation sensible des investissements dans le secteur de l'eau et de l'assainissement en milieu rural. Elle devrait également aboutir à un renforcement de la coordination de l'aide à l'échelle régionale et locale.