Si les multinationales de la téléphonie mobile ont de plus en plus les yeux rivés sur l'Afrique, la compagnie aérienne marocaine, la Royal Air Maroc considère l'Afrique comme un axe prioritaire de développement. Pour ce faire, la RAM continue le maillage des principales villes africaines, de Tunis à Libreville, en passant par Tripoli, Conakry, Lomé, Dakar, Niamey ou Cotonou, avec près de 70 vols hebdomadaires. Mais ce n'est pas tout, puisque, après l'expérience réussie de son partenariat avec Air Sénégal (détenant 51% du capital social de cette dernière), la compagnie vient d'être choisie, le 29 décembre dernier, par le gouvernement gabonais, à la suite d'un appel d'offres international, pour acquérir 51% du capital de la compagnie Air Gabon international. Et quand on sait le dynamisme qui prévaut aujourd'hui dans cette région de l'Afrique centrale, il est fort à parier que la RAM n'en restera pas là. C'est d'ailleurs ce qu'a affirmé dernièrement le ministre marocain des Transports, Karim Ghalab, en disant que "l'axe central de développement de la RAM, c'est le créneau africain et le hub de Casablanca constituera la pièce maîtresse de la stratégie de la compagnie". En outre, avec la création par la RAM d'une filiale à bas prix "Atlas blue", la compagnie compte étendre et prolonger ses ramifications en Afrique, avec un trafic qui ne cesse d'augmenter au départ de l'Afrique via Casablanca, 106% en 2005 contre 55% en 2004. Les deux compagnies ont transporté en 2005 sur leurs lignes régulières plus de 4,465 millions de passagers, soit une progression de plus de 20% par rapport à 2004. Quant à la compagnie mère, elle a réalisé 1,2 milliard de dollars de chiffre d'affaires en 2005, en progression de 15% par rapport à l'exercice précédent. C'est dire la volonté du royaume chérifien de faire de l'Afrique un axe prioritaire non seulement du développement de sa compagnie aérienne, mais également de ses entreprises, lesquelles sont légion aujourd'hui en Afrique. Par ailleurs, des sources proches du management de la compagnie soulignent que des négociations seraient actuellement en cours pour une prise de participation de la RAM dans le capital de la compagnie aérienne mauritanienne. Il faudrait rappeler que, cette compagnie dont les clignotants sont aujourd'hui au vert, était pourtant au bord de la faillite en 1997 avant que l'Etat ne vienne à son secours et redresse la situation. Depuis, la situation financière de la RAM n'a jamais été aussi saine. Il ne pouvait en être autrement, puisque, au départ de Casablanca, la RAM dessert aujourd'hui en vol direct plusieurs pays du continent, à savoir la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Gabon, le Niger, le Cameroun, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie. Elle envisage d'améliorer ses fréquences et de créer de nouvelles dessertes en vue de répondre à la demande de sa clientèle. C'est ainsi que la fréquence quotidienne Casablanca-Dakar a été doublée en code-share avec Air Sénégal International (14 vols/semaine). Mais il faut savoir également que la RAM assure aussi 7 vols respectifs/semaine vers Abidjan et Tunis, 6 vols/semaine sur Bamako, 5 vols/semaine sur Nouakchott, 4 vols/semaine pour Conakry et 4 pour Alger, 3 vols/semaine respectivement vers Libreville, Douala, Ouagadougou, Lomé et Cotonou, 2 vols respectifs /semaine pour Niamey, Oran et Tripoli. A rappeler enfin que la RAM aurait mis en place un programme de modernisation dont le coût d'investissement se monterait à quelque 180 millions d'euros d'ici à 2012 consistant notamment en l'acquisition de 20 Boeing moyen courrier B737 de nouvelle génération ainsi que 4 Airbus A321-200, tout en sachant que sa flotte se compose actuellement de 37 appareils, majoritairement d'avions Boeing de type B737-400/500, B737-700/800, B747-400, B767-300 et A321-200.