A 79 ans, Chedly Ayari vient de rejoindre la très courte liste des Gardiens du Temple qui commence avec feu Hédi Nouira de 1958 à 1970.Désigné à ce poste qui ne cesse de soulever les passions depuis la Révolution, en remplacement de Mustapha Kamel Nabli, sa candidature est confirmée par l'Assemblée Constituante le 24 juillet 2012, par 97 voix contre 89 et quatre abstentions après des débats à n'en plus finir, singulièrement critiques à propos de son âge et de ses relations avec l'ancien régime... Mais qui est en vérité le 11ème gardien du Temple ? A l'origine, il s'agit simplement d'un universitaire qui étudie l'économie à Paris, plus précisément à la Sorbonne où il devient titulaire d'un doctorat en sciences économiques, avant d'y étudier le droit privé. Chedly Ayari est embauché, après ses années d'études universitaires, comme professeur d'économie et de droit à l'Université de Tunis. À la fin de sa carrière universitaire, il est professeur émérite, doyen de la Faculté de droit et des sciences économiques et de gestion de Tunis et professeur associé à l'Université d'Aix-Marseille et de l'Université de Nice Sophia Antipolis. En tant que chercheur, Ayari s'intéresse aux relations financières et monétaires internationales, à la politique macroéconomique ainsi qu'au développement humain. Ses compétences l'ont rapproché de Bourguiba qui lui fait assumer de nombreuses responsabilités: ministre du Plan (1969-1970, 1974-1975), ministre de la Jeunesse et des Sports (1970), ministre de l'Education nationale (1970-1971) et ministre de l'Economie (1972-1974). Le 22 janvier 2010, il est désigné par décret comme membre de la Chambre des conseillers sous l'ancien régime. Il occupe également des responsabilités diplomatiques, telles que conseiller économique de la délégation tunisienne auprès des Nations unies (ONU) à New York et ambassadeur auprès de la Commission européenne et des royaumes de Belgique et du Luxembourg, il préside la Commission pour le développement industriel auprès de l'ONU et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique... Il a de nombreuses publications à son actif, dont “Ten Years of Afro-Arab Cooperation, 1975-1984“, “La Guerre du Golfe et l'avenir des Arabes: débat et réflexions“, “Enjeux méditerranéens: pour une coopération euro-arabe“, “Mélanges en l'honneur de Habib Ayadi“, “Le système de développement tunisien: vue rétrospective. Les années 1962-1986“... Il est également l'auteur de nombreux articles traitant de questions économiques, financières, monétaires, sociales et politiques, ainsi que de points de vue théoriques; ils sont publiés en arabe, français, anglais et allemand en Tunisie, en Europe, en Afrique subsaharienne et dans le monde arabe. Depuis sa fondation en 1958, c'est-à-dire en 60 ans d'existence, 11 gouverneurs se sont succédé à la tête de la BCT: -1958-1970 : Hédi Nouira -1970-1972 : Ali Zouaoui -1972-1980 : Mohamed Ghenima -1980-1986 : Moncef Belkhodja -1986-1987 : Mohamed Skhiri -1987-1990 : Ismail Khelil -1990-2001 : Mohamed El Béji Hamda -2001-2004 : Mohamed Daouas -2004-2011 : Taoufik Baccar -2011-2012 : Mustapha Kamel Nabli -2012-... : Chedly Ayari