L'ONG Human Rights Watch a demandé aux autorités tunisiennes de renoncer à faire juger un militant syndicaliste et à annuler le procès intenté contre deux journalistes pour leurs opinions. Dans un communiqué mis en ligne vendredi, sur son site web officiel, HRW a demandé aux autorités judiciaires tunisiennes de "modifier les lois héritées du régime despotique qui criminalisent toute critique des personnalités publiques". Le directeur adjoint de la division Moyen-Orient-Afrique du Nord à Human Rights, Joe Stork, a prêté aux autorités judiciaires en Tunisie d'user "d'une manière récurrente de dispositions du Code pénal comme moyen coercitif pour étouffer la liberté d'opinion". Selon la Commission des droits de l'Homme de l'ONU, rappelle le communiqué de Human Rights, il est impératif de faire en sorte qu'aucune censure ni restriction ne soient exercées sur les opinions portant sur des questions publiques, tout comme il est légitime de critiquer des personnalités publiques, la diffamation devant être traitée par principe comme une question civile et non pas une question pénale, son auteur éventuel ne devant pas encourir la prison. La justice tunisienne a émis, vendredi 13 septembre, un mandat de dépôt à l'encontre du journaliste Zied El Héni pour avoir critiqué l'arrestation d'un cameraman de télévision qui avait filmé la scène de l'agression contre le ministre de la Culture. Le 9 septembre, un juge d'instruction avait émis un mandat de dépôt à l'encontre d'un membre du Syndicat de la sûreté républicaine, Walid Zarrouk, pour avoir publié un «statut» sur sa page sur les réseaux sociaux dans lequel il critique le Procureur de la République du Tribunal de première instance de Tunis, en plus d'autres chefs d'accusation. D'autre part, le journaliste et animateur de radio Zouheir Jiss avait comparu devant un juge d'instruction pour de présumés faits de diffusion de fausses nouvelles susceptibles de troubler l'ordre public et pour offense au président de la République.