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Buzz, quolibet et bordel intellectuel :
Ingrédients de la transition médiatique en Tunisie
Publié dans WMC actualités le 02 - 03 - 2015

«C'est scandaleux, comment a-t-il osé inviter un Trabelsi? - «C'est du journalisme de caniveaux, on en a marre…» - «S'il n'a rien à se reprocher, pourquoi ne pas l'inviter, la liberté d'expression, vous en faites quoi…» - «Il a été blanchi par la justice, c'est un citoyen comme les autres, il a le droit de s'exprimer librement…».
Cet échantillon sélectif montre clairement que les avis sur l'émission et son contenu sont multiples et surtout partagés. Certains Tunisiens sont scandalisés et considèrent l'émission et son contenu, un dérapage politico-médiatique, dont l'objectif inavoué est le blanchiment de l'ancien régime et ses symboles. D'autres, tout en qualifiant l'animateur de l'émission de «courageux», pensent qu'inviter les membres de la famille de l'ancien régime, à s'exprimer librement dans les médias, permettra de lever le voile sur une période marquante de l'histoire de la Tunisie et d'éclairer la lanterne des citoyens, sur les circonstances de la fuite de la famille gouvernante, qui les a tant fait souffrir.
Au-delà des réactions contradictoires des téléspectateurs lambda, ce qui a le plus retenu mon attention, ce sont les avis de certains experts et intellectuels qui, sans trop s'attarder sur leurs détails, ont insisté sur la «dégradation continuelle» de ce qu'ils appellent «la qualité» des contenus diffusés dans nos médias, notamment audiovisuels et accusent les journalistes et les animateurs de «chercher le buzz à tout prix», au détriment de l'information et des analyses profondes, argumentées et objectives…
Sauf que ces experts et intellectuels n'ont pas daigné nous éclairer un peu plus sur ce qu'ils entendent par «qualité» en termes de contenus médiatiques!
Qu'est-ce qu'une émission de qualité? Quels sont les critères qui permettent d'accorder le substantif «qualité» à un contenu médiatique et d'en priver un autre? Ce concept de «qualité» n'est-il pas tout à fait relatif? (ce qui est de qualité pour certains ne l'est pas forcément pour d'autres)…
A vrai dire, les discussions sur la notion de «qualité» en matière de contenus médiatiques sont toutes récentes et n'ont pu voir le jour en Tunisie qu'après la disparition de la dictature qui les interdisait, mais le vrai débat n'a pas encore eu lieu (ce papier y contribuera, j'espère).
Ailleurs, la question est reposée, à chaque fois qu'un contenu ou un programme engendre une polémique, sauf qu'elle n'a jamais été tranchée et ne le sera probablement jamais, pour la simple raison que le concept de «qualité» est lui-même problématique et difficile à cerner, parce qu'extrêmement variable.
En effet, deux options s'opposent et qui engendrent des avis totalement contradictoires.
«Qualité médiatique» et raison économique
Si l'on se réfère au dictionnaire de la langue française, qui considère que «la qualité» est «la capacité d'un produit à répondre aux besoins du consommateur», et sachant que d'après les statiques d'audience, le dernier numéro de l'émission «LIMAN YAJROO FAKAT» a dépassé les 73%, autrement dit que plus de trois quart des Tunisiens ont regardé l'émission, malgré la forte concurrence des programmes diffusés par les autres supports nationaux et internationaux, un dimanche soir, l'émission de Samir Wafi serait une émission de «qualité», sans aucun doute.
Mais si, comme le soutiennent nos experts, «la qualité» se limite aux émissions de grands reportages, d'enquêtes approfondies, de débats, de documentaires… loin du buzz, du sensationnel, du voyeurisme et de la perversité, l'émission «LIMAN YAJROO FAKAT» serait dépourvue de toute qualité.
Alors qui a tort et qui a raison? Difficile à dire, une chose est portant sûre, en termes de médias et de contenus médiatiques, seule la raison économique l'emporte.
Patrons de presse: faites votre choix
En effet, l'équation est des plus simples: pour continuer à exister, un support médiatique doit être rentable, et pour être rentable, il doit avoir une large audience susceptible de garantir des recettes publicitaires qui dépassent les dépenses.
Pour résoudre cette équation, et c'est là où les divergences entre supports apparaissent, les solutions sont multiples mais elles sont à portée et aux conséquences différentes.
Certains supports choisiront des solutions stratégiques et économiques basées sur la rediffusion, l'industrialisation médiatique axée sur le marketing, un système de gestion de contenus (CMS) permettant de faire des économies d'échelle, la concentration éditoriale…
D'autres -et ils sont bien plus nombreux- opteront pour la solution de facilité, en se lançant dans une course effrénée vers le scoop, le buzz, le sensationnel, l'insolite, le scandaleux… usant de tous les moyens, qu'ils soient licites ou illicites.
Reste que dans toute cette confusion socio-médiatique, le public restera le maître à bord. C'est, en effet, au public de procéder à un tri sélectif, en décidant de confondre ou de ne pas confondre la “benne à ordures“ avec la horde à “ben Hur“. Ne dit-on pas qu'«on a les médias qu'on mérite et qui nous ressemblent»?


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