Management & Nouvelles Technologies - Magazine On-Line : 13-05-2003 à 08:00 - Baisse de 4,1 % du RBE et légère baisse de 2,85 % du résultat net, malgré une spectaculaire progression de presque 30 % du chiffre d'affaires. - Pour 2003, Monoprix prévoit une augmentation de 15 % du CA en TTC et le maintien au niveau de 2002, du niveau moyen de sa marge. - SNMVT fait l'objet d'un redressement fiscal de 686 mille DT et la société continue de faire appel pour essayer de réduire le montant. Lundi 28 avril 2003, la Société Nouvelle Maison de la Ville de Tunis, plus connue sous l'enseigne Monoprix, présentait à ses actionnaires son rapport annuel. Et de prime abord, ledit rapport met en exergue les mutations intervenues sur le secteur de la distribution, pour annoncer ensuite que "contrairement à nos pronostics, la tendance de baisse des marges dans le secteur, initiée depuis plus de trois années, s'est poursuivie durant l'année 2002".
La première conséquence, rapportée dans le rapport annuel, sera la baisse de 4,1 % du RBE. Cela malgré une spectaculaire progression de presque 30 % de son chiffre d'affaires. Mounir Ben Miled, président du conseil d'administration, explique cela par "la baisse des marges brut, le coût l'investissement consenti par ouverture de 5 nouveaux magasins et la rénovation d'autres, l'importante évolution des charges d'amortissement, l'augmentation des loyers et par les charges de nouveaux recrutements". Le poids des charges de personnel a augmenté de 25%, presque 1 MDT bien que ne représentant qu'un peu plus de 5 % du CA et ont baissé, en termes de production, de 0,26 points traduisant ainsi une meilleure productivité en 2002. Les autres charges d'exploitations se sont accrues de 43,78% et les amortissements de 58,64%. Ces facteurs affecteront ensuite le résultat net de l'exercice qui accusera une légère baisse de 2,85%, passant d'un peu plus de 4,366 MDT en 2001 à 4,241 MDT en 2002. Et c'est la reprise des reports antérieurs d'un montant de plus de 2,513 MDT qui viendra à la rescousse pour permettre à l'entreprise d'affecter un montant de plus de 6,755 MDT à ses actionnaires.
Mr Mounir Ben Miled assure "nous ne toucherons pas aux bénéfices des actionnaires qui resteront inchangés pour la 5ème année consécutive, malgré la concurrence et nous considérons que nous avons tout ce qu'il nous faut pour continuer confortablement notre activité". Il est vrai que le total des capitaux propres et réserves a augmenté d'un peu moins de 1 MDT, passant de 23,7 MDT en 2001 à 24,5 MDT l'année dernière. L'année 2002 aura en général été pour Monoprix, selon le rapport du conseil, "l'année de la maturité de sa nouvelle politique commerciale et de développement". Le chiffre d'affaires de la société a enregistré une hausse de 29,91% passant de 68,210 MDT en 2001 à 88,617 MDT en 2002 et ce dans un contexte de concurrence intense sur le marché de la grande distribution. La valeur ajoutée quant à elle, est passée de 9,810 MDT en 2001 à 11,749 MDT en 2002 avec une amélioration de 19,81%. Cela, bien qu'en termes de production la valeur ajoutée a subi une baisse de 1,25 points par rapport à l'année précédente suite à la hausse des achats consommés et des achats d'approvisionnement, en termes absolus, de 33,03% et 67,81% respectivement. Pour 2003, Monoprix prévoit une augmentation de 15 % du CA en TTC, comptant en cela sur les nouvelles ouvertures, dont celle attendu de la cité Ennasser. "La progression des nouveaux magasins vers leur rythme de croisière et l'augmentation du volume d'activité permettront d'absorber l'augmentation des charges immobilières et d'amortissement" espèrent les dirigeants de l'entreprise.
La SNMVT compte aussi, pour 2003, sur le maintien au niveau de 2002, encore que ce ne soit pas garanti comme l'indique Mounir Ben Miled dans sa réponse à l'inquiétude d'un actionnaire, du niveau moyen de marge. L'entrée probable de nouveaux noms sur le marché de la distribution, comme ceux qui pourraient naître du démantèlement du groupe Batam, ne semble pas trop pouvoir déranger les prévisions d'évolution positive des dirigeants de Monoprix. Reste à signaler, comme le rapporte par ailleurs le rapport annuel de Monoprix, que la SNMVT a fait l'objet l'année dernière d'un contrôle fiscal qui a aboutit à la notification d'un redressement d'un montant de 686 mille DT, portant essentiellement sur les aspects de retenue à la source au titre des marchés et de distribution de dividendes sans déduction des montants des investissements exonérés. En premier appel, la sentence est confirmée. Le second appel aboutit à l'abandon de la taxation relative aux investissements exonérés. La société continue de faire appel et sûre d'elle refuse de provisionner pour couvrir ce risque et espère, comme l'indique un de ses dirigeants en réponse à l'un des actionnaires "gagner encore quelque chose, mais pas la totalité du montant". Ses actionnaires l'espèrent certainement aussi. Reste aussi à signaler que Monoprix fait partie de la liste des 10 entreprises menacées de radiation, publiée le 17 février par la BVMT. Monoprix n'a pas encore atteint le seuil minimum de 20 % du capital diffusé dans le public et sa fréquence de transaction ne répond pas encore aux normes de cotation. Elle n'a en plus aucun programme de seconde ouverture par quelque mode que ce soit. Y restera-t-elle encore ou vivrons-nous une autre OPR dans une bourse qui cherche encore remède à son malaise ?