Depuis quelque temps, l'Inde et la Chine investissent à tour de bras en Afrique -essentiellement dans le secteur minier-, bouleversant au passage les liens unissant traditionnellement le continent noir aux pays développés. De quoi créer d'excellentes occasions de développement pour ce continent naguère défavorisé, souligne un rapport de la Banque mondiale, intitulé "La Route de la soie africaine : nouvelle frontière économique pour la Chine et l'Inde". Selon ce rapport, les exportations africaines vers l'Asie ont presque doublé au cours des 6 dernières années, passant de 14% en 2000 à 27% en 2005, contre 18% pour les exportations asiatiques vers l'Afrique, alors que le commerce entre l'Afrique et le Vieux continent a diminué de moitié. Toutefois, les investissements directs asiatiques en Afrique, dans leur grande majorité chinois et indiens, ils restent modestes (seulement 175 millions de dollars pour les investissements chinois, selon les chiffres de Pékin) mais augmentent "à un rythme très rapide", note le rapport de la BM. Au chapitre des exportations africaines vers la Chine et l'Inde, il y a naturellement le pétrole, les métaux et les autres matières premières (86%), deux très avides d'alimenter en énergie leurs incroyables croissances économiques. Ceci étant, des investissements chinois et indiens significatifs ont été effectués sur le continent" dans plusieurs secteurs comme l'habillement ou les transports, relève aussi le rapport. Pour l'auteur du document, Harry Broadman, 'cette tendance nouvelle offre à l'Afrique sub-saharienne, où vivent 300 millions d'habitants parmi les plus pauvres du monde, une grande et rare occasion d'améliorer son intégration internationale et sa croissance En plus, l'arrivée de nouvelles entreprises chinoises et indiennes stimule la concurrence intérieure en Afrique. C'est un bienfait très important", a-t-il commenté à Singapour, en marge de la dernière réunion de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Par ailleurs, le rapport estime que, ces dernières années, 'Pékin a multiplié les initiatives diplomatiques en Afrique. Le président Hu Jintao a effectué deux tournées d'affilée sur le continent noir, en 2004 et 2005. Quant à l'Inde, elle entretient de longue date des relations commerciales avec l'Afrique de l'Est, où vivent d'importantes communautés indiennes expatriées''. Quant au ministre sénégalais des Finances, Abdoulaye Diop, "comme la simple annulation de la dette ne peut pas maintenir la croissance, il est clair que les financements provenant de Chine sont les bienvenus pour les pays pauvres. D'autant plus que ce financement est jugé beaucoup plus souple, flexible, avec moins de conditionnalités". T.B.