"Marche ou crève !", avertit Hédi Djilani Par Maryam OMAR
Réputé pour ne pas prendre de gants quand il s'agit de l'entreprise tunisienne, le président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA) a poussé la franchise dans ses derniers retranchements, jeudi soir, à l'occasion d'une rencontre avec les journalistes sur le prochain Congrès national de la Centrale patronale. Et son analyse des devoirs désormais attendus d'un chef d'entreprise est venue sans fards pour mettre chacun devant ses responsabilités. M. Hédi Djilani n'est certainement pas de ceux qui enjolivent les vérités, quel que soit son interlocuteur, mais particulièrement quand il s'adresse au patronat tunisien envers lequel il a un devoir indubitable de sincérité. C'est ainsi que, répondant à une question sur l'avenir du secteur textile/habillement (qu'il ne connaît que trop bien, y étant lui-même investisseur), il décortique les changements qui s'en sont emparés : des donneurs d'ordre qui ne vous envoient plus le tissu déjà découpé, prêt à la confection et n'attendant que des produits finis dans des conteneurs vers leurs dépôts mais qui attendent désormais de vous toute une nouvelle chaîne de compétences qui commencent par la création de nombreuses collections et finissent par la livraison à chaque boutique avec laquelle ils travaillent, en passant par le design, la confection, la finition, l'emballage, le transport, la distribution. De nouvelles réalités qui appellent de nouvelles compétences et de nouveaux moyens. Et ce n'est pas aussi évident quand on constate que la majorité de nos entreprises n'en ont pas encore la carrure, ni les ressources pour cette mise à niveau permanente que M. Djilani estime dorénavant vitale. Ce qui est vrai pour le textile/habillement l'est, bien sûr, pour tous les autres secteurs et il n'y a pas d'autre perspective que l'appel qu'il lance, encore et encore : 'Il faut que l'on travaille, que l'on se creuse la tête nous devons rassembler nos points forts pour en faire des actions''. Et, pour s'assurer qu'il a été parfaitement compris, M. Djilani souligne que nos chefs d'entreprise sont devant un dilemme incontournable : celui du 'Marche ou crève !''. A méditer !