Le séminaire d'information sur le thème «partenariat d'entreprises et implantation commerciale en Belgique», organisé mardi 21 février par le Centre de Promotion des Exportations (Cepex), en collaboration avec l'ambassade de Belgique et la Chambre de Commerce Tuniso-belgo-luxembourgeoise, est dans l'air du temps. Il se tient à un moment où les Tunisiens et les principaux partenaires de la Tunisie s'intéressent de plus en plus à notre pays comme une plateforme et un partenaire dans des opérations d'investissement et d'exportation sur d'autres marchés de la région -arabes et africains. Alors, comme il le relève, la tentation est grande de le faire en Chine, M. Michel Carlier, ambassadeur de Belgique à Tunis, propose que «nous, qui habitons autour du même bassin, essayions de élocaliser en restant chez nous et chez vous», c'est-à-dire dans notre région, «pour faire chaque jour plus et mieux». Certes, en matière de partenariat ce n'est pas le désert entre la Tunisie et la Belgique. Néanmoins, le commerce entre les deux pays reste marginal (avec seulement 823,191 millions de dinars en 2005), et la Belgique n'est que 17ème parmi les pays investisseurs en Tunisie (avec un total de 247 millions de dinars et 208 entreprises, loin derrière la France, l'Italie et l'Allemagne). Une situation dont les autorités des deux pays s'efforcent de favoriser l'amélioration en mettant en place un cadre juridique idoine consistant en une batterie d'accords de coopération. Outre ceux concernant l'encouragement, la protection et la garantie des investissements, les organismes chargés de la promotion des exportations et de l'investissement dans les deux pays -en l'occurrence le Cepex du côté tunisien, l'OBCE, l'Office Flamand du Commerce Extérieur, l'Agence Wallone du Commerce Extérieur et Bruxelles Export, du côté belge- ont conclu depuis 1995 une série d'accords portant en particulier sur l'échange d'informations commerciales, l'assistance réciproque dans l'organisation de missions commerciales et réalisation d'études de marché, ainsi qu'aux opérateurs des deux pays, et l'organisation de journées d'information économique. Des textes bilatéraux -en plus de ceux multilatéraux conclus chacun de son côté par la Tunisie et la Belgique- dont M. Salem Fourati, vice-président de la Chambre de Commerce et d'Industrie Tuniso-Belgo-Luxembourgeoise, recommande la lecture attentive et l'analyse «pour dénicher les avantages accordés». Abondant dans le même sens, M. Habib Azzabi, partenaire dans un Groupement de dix entreprises textiles, suggère de diffuser les accords de la Tunisie avec d'autres pays arabes et africains à très grande échelle en Belgique «pour aider à la réalisation d'opérations triangulaires». Mais certains opérateurs n'ont pas attendu que les autorités des deux pays décident de faire un tel effort. C'est le cas d'une SSII belge dont le logiciel, destiné à la distribution, va être exporté dans le reste du Maghreb et en Afrique, en partenariat avec une entreprise tunisienne qui a su l'adapter aux besoins locaux. Ou Celui de cet autre opérateur tunisien qui a importé une technologie belge de traitement de déchets en vue de produire des engrais destinés au marché africain. Décidée à aider à la généralisation de ce nouveau mode de partenariat, la Chambre de Commerce et d'Industrie Tuniso-Belgo-Luxembourgeoise, que préside M. Riyadh Azaiez, a programmé le mois d'avril une mission commune tuniso-belge au Mali.