La BAD félicitée pour son Initiative en faveur de l'eau et de l'assainissement Brazzaville, 1er juin 2007 Le Conseil des ministres africains de l'Eau (AMCOW) a achevé jeudi, à Brazzaville, deux jours de discussions approfondies sur les défis posés par la diminution des ressources en eau de l'Afrique et l'urgente nécessité de gérer de manière équitable et durable les ressources en eau du continent. «Nous, ministres africains en charge de l'eau, sommes convaincus que la gestion équitable et durable de l'eau est, et doit demeurer, la priorité des priorités de notre continent à court terme», a déclaré l'AMCOW dans un communiqué publié à l'issue de sa sixième session ordinaire jeudi, à Brazzaville. «Nous restons convaincus qu'il est impératif que l'Afrique atteigne, d'ici à 2015-2025, les Objectifs de développement du millénaire (ODM) dans le domaine de l'eau et de l'assainissement», ont souligné les ministres. Dans leur déclaration, les participants ont exprimé leur satisfaction quant aux réalisations du Conseil depuis sa création il y a cinq ans, notamment en ce qui concerne l'intégration de la question de l'eau aux processus de prise de décision dans les pays africains. La déclaration a néanmoins relevé que, pour les populations les plus pauvres d'Afrique, surtout les femmes et les enfants, l'accès à l'eau potable et à l'assainissement ne s'était toujours pas amélioré. La crise de l'eau ne sera résolue que si les gouvernements, les opérateurs privés et les organisations de la société civile continuent de conjuguer leurs efforts, à travers de solides partenariats, pour améliorer la situation. Ont participé à ces assises, les ministres africains en charge de l'eau venus des cinq sous régions ainsi qu'un grand nombre de représentants de l'Union africaine, de l'Union européenne, du G8, des Nations unies, des partenaires de la coopération bilatérale, d'associations de la société civile, du secteur privé et des médias, entre autres secteurs. La déclaration de Brazzaville a mis l'accent sur le fait que l'AMCOW devait impérativement se consacrer davantage aux processus d'intégration régionale, en particulier, avec l'Union africaine et d'autres organismes régionaux et sous-régionaux, processus auxquels il est vital que tous les pays africains participent pleinement et apportent leur contribution. Le Conseil s'efforcera également de renforcer les structures de gouvernance de l'AMCOW et les capacités technologiques et techniques de ses organes, en particulier le secrétariat, et de consolider ses structures d'appui pour permettre la mise en uvre efficace de ses décisions et de son programme de travail. Le Conseil a déclaré qu'il entendait renforcer et coordonner les partenariats régionaux et internationaux existants, d'une part, et identifier et lancer de nouveaux accords de partenariat, d'autre part. Il a déclaré qu'il était primordial d'assurer l'autonomie de l'AMCOW en le dotant des moyens de mettre en uvre ses décisions, tout en comptant sur la solidarité internationale, afin de redoubler d'efforts et d'accroître les ressources en vue, d'une part, de promouvoir et de suivre les actions visant à réaliser les ODM dans le domaine de l'eau et de l'assainissement en Afrique et, d'autre part, de renforcer les capacités de l'AMCOW à soutenir ces activités. S'agissant de ses relations avec ses partenaires, la déclaration de l'AMCOW a salué l'Initiative du Groupe de la Banque africaine de développement en faveur de l'alimentation en eau et l'assainissement en milieu rural (IAEAR) et a préconisé la préparation d'un rapport sur la première phase de l'initiative. Elle a en outre exhorté les gouvernements et les donateurs à soutenir résolument le programme et à adopter la proposition visant à organiser une deuxième conférence des donateurs sur la mise en uvre de la seconde phase de l'Initiative. En ce qui concerne le Consortium pour l'infrastructure en Afrique (ICA) dont le secrétariat est à la Banque, les ministres ont exprimé leur adhésion à la proposition visant l'organisation conjointe d'une réunion sur le financement de l'infrastructure en eau en 2008, si possible, en coordination avec le futur Sommet africain de l'eau. Le Conseil entend aussi inviter l'ICA à engager un dialogue en vue de donner plus de place à l'eau dans le Consortium. La délégation du Groupe de la Banque à la 6e session ordinaire de l'AMCOW était conduite par le directeur du Département de l'eau et de l'assainissement et de la Facilité africaine de l'eau (FAE), M. Kordje Bedoumra. Il a déclaré aux participants que le continent avait plus de chance de profiter de l'environnement mondial favorable s'il élaborait un programme clair, inspiré de la Vision africaine de l'eau, avec le soutien d'une autorité régionale comme l'AMCOW. Il a déclaré que le Groupe de la Banque avait accordé la priorité à l'eau et à l'assainissement et multiplié par cinq le nombre moyen de ses interventions annuelles dans le secteur au cours des trois dernières décennies, portant l'enveloppe annuelle de 70 USD à une moyenne de 330 USD par an. «En 2007, ses interventions dans le secteur s'établiront autour de 490 USD, ce qui représente une augmentation de 50% par rapport au montant engagé en 2006», a-t-il souligné. Au cours de la session, le président de l'AMCOW et les membres du comité exécutif et du comité consultatif technique ont été renouvelés. Le ministre congolais de l'Energie et des Ressources en eau, M. Bruno Itoua, a succédé à Mme Maria Mutagamba de l'Ouganda, qui a été vivement félicitée pour le travail remarquable accompli à la tête de l'organisation. La session ministérielle, qui s'est déroulée du 30 au 31 mai, a été précédée par la réunion du comité exécutif, des consultations sous-régionales, les consultations de la FAE, des forums de la société civile, de la jeunesse et des médias ainsi que par l'assemblée des enfants sur l'eau.