La COFACE (Compagnie Française d'Assurance pour le Commerce Extérieur) vient de dévoiler sa nouvelle notation mondiale de la qualité de l'environnement des affaires, fondée sur son expérience des entreprises dans le monde et établie pour 155 pays. Et à l'occasion de son dernier colloque organisé le 22 janvier 2008, la COFACE a annoncé un ralentissement de la croissance mondiale en 2008 en estimant qu'elle restera supérieure à 3% ; mais estime qu'une crise de crédit semblable à celle subie en 2001 est peu probable. Pour la COFACE, les risques majeurs à surveiller sont notamment la contagion du ralentissement américain au Royaume-Uni, à l'Espagne, et à l'Irlande et recommande la prudence sur les pays émergents, dont les bonnes performances ne doivent pas faire oublier les dangers de bulles et les faiblesses de l'environnement des affaires.
Selon le rapport de la COFACE, les entreprises ne sont pas au cur de la crise ; mais pourraient être impactées par un choc de conjoncture et un accès plus difficile aux financements.
Tout en rappelant que la crise actuelle n'est pas comparable à celle de 2001, où les impayés avaient augmenté de 30%, le rapport souligne «que même avec un ralentissement marqué de la croissance mondiale, les pays émergents devraient bien résister. Ils sont aujourd'hui plus forts, leur croissance est de plus en plus portée par leur demande interne et leur situation financière est globalement favorable. Leur poids dans le PIB mondial a augmenté sensiblement passant de 24% en 2001 à 34% en 2008 au détriment des Etats-Unis qui représentaient 32% en 2001 et qui constituent aujourd'hui 26% du PIB mondial».
Pour expliquer l'intérêt de coupler la notation pays à une notation de l'environnement des affaires, la COFACE indique que «l'excellente santé financière des pays émergents ne doit pas faire oublier les lacunes récurrentes du cadre des affaires qui entretiennent le risque de crédit sur les entreprises».
Cette note est basée sur la connaissance de la COFACE de la réalité du climat des affaires des différents pays notés et la justifie par le fait que l'appréciation du risque de crédit est fonction de la fiabilité des comptes des entreprises et du système juridique local dans le règlement équitable des litiges.
«L'environnement des affaires est bien entendu un des paramètres de la note globale des pays», explique Yves Zlotowski, chef économiste de COFACE. «Nous pourrions ainsi imaginer qu'avec un environnement des affaires plus satisfaisant, la note risque pays de la Chine pourrait atteindre celle de certains pays développés».