Le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (www.bct.gov.tn), Monsieur Tawfik BACCAR, a tenu hier, le Mardi 20 avril, une conférence de presse ayant pour objet la dernière émission obligataire lancée par la Tunisie. Le budget de l'année 2004 a fixé les besoins de la Tunisie en terme de financements extérieurs à hauteur de 1317 millions de dinars. Ces besoins seront satisfaits par des crédits commerciaux (concession sur la téléphonie mobile par exemple), des crédits multilatéraux (prêts de la banque mondiale, la BAD...) mais aussi le recourt aux marchés financiers. En effet, afin de pouvoir financer les équilibres tout en profitant des conditions favorables en terme de liquidité en ce début d'année la Tunisie a fait appel à ce mécanisme de financement, par un emprunt obligataire à hauteur de 450 millions de dinars. Cette conférence de presse a été aussi une occasion pour signaler «qu'une telle démarche a été dictée par l'importance de l'Euro dans la structure du commerce extérieur tunisien et dans un souci de réduction du risque de change», nous a fait savoir Monsieur BACCAR, le Gouverneur de la Banque Centrale. La position forte de l'Euro par rapport au Dollar et son impact sur les taux d'intérêt ont fini par convaincre les autorités monétaires tunisiennes de la nécessité d'un recourt à une émission obligataire en Euros. La durée de remboursement de cette émission à été fixée de manière à intéresser les investisseurs qui ont justement manifesté leurs intérêts dans les émissions obligataires tunisiennes sans pour autant pouvoir prendre des engagements allant au delà de 7 ans. Considéré comme une réussite, cet emprunt a suscité l'intérêt de plusieurs opérateurs financiers mondiaux. les investisseurs européens, américains, asiatique et du moyen orient, dont quelques banques centrales ainsi que des investisseurs non habitués aux émissions de cette catégorie (BBB), ont été nombreux à se manifester. Le niveau de l'offre a atteint d'ailleurs 3,5 fois de la demande. Dans 7 ans, à l'échéance de cet emprunt obligataire, à savoir en 2011, les engagements tunisiens ne seront pas si excessifs étant donné que seul un autre prêt de 165 millions de dinars sera exigible, dans le cadre des engagements Samouraï.
R. TURKI
Pourquoi recourir au financement extérieur Le budget de l'Etat, est considéré en équilibre une fois qu'il est « bouclé ». Comme tous les pays du monde, la Tunisie dispose de plusieurs ressources pour la réalisation de ses objectifs de développement dont principalement: L'épargne nationale : Cette ressource est d'une toute première importance. Elle joue un rôle prépondérant dans les équilibres financiers notamment la réduction des déficits budgétaires et l'équilibre de la balance de paiements. Le marché financier : les acteurs financiers nationaux peuvent représenter un recours de choix pour le financement du développement économique du pays. Plusieurs mécanismes existent pour assurer un bon fonctionnement de cette ressource. Le financement extérieur : le recours à l'endettement par l'appel aux financement extérieurs ne représente qu'un mécanisme comme les autres pour réaliser l'équilibre du budget. C'est dans ce cadre que peut être placé les émissions obligataires. Caractéristiques de l'émission Montant : 450 millions d'euros Maturité : 7 avril 2011. Coût effectif de l'émission : 4,825 % Marge : 119 point de base Co-lead Manager : Merill Lynch, CITIGROUP. La dette extérieure de la Tunisie Chiffres relatifs à la dette extérieure tunisienne : Taux d'endettement : 52% du PIB en 2003. Service de la dette : 13 % (par rapport à quelques 17% il y a quelques années) Il est à noter aussi que plus de 63% des dettes tunisiennes sont des crédits à long termes contractés pour des durées supérieures à 10 ans. Echéances monétaires en 2004 Cette année a vu, outre l'émission obligataire lancée par la Tunisie, le remboursement d'un prêt de 3 millions de Yens, soit quelques 330 millions de dinars, contracté en 1994. Ce prêt, dit Samouraï 1, est arrivé à échéance le 8 mars dernier. Un autre prêt de la banque mondiale sera contracté avant la fin de 2004.