Les travaux de la conférence internationale sur les questions de la jeunesse dans le monde islamique : enjeux du présent et défis du futur » qui se tient à Tunis du 24 au 26 novembre 2008, se sont poursuivis mardi avec une troisième séance ayant pour thème « Les enjeux et défis de la mondialisation pour la jeunesse du Monde islamique ». Organisée par l'Organisation islamique de l'Education, des Sciences et de la Culture (ISESCO), en partenariat avec le gouvernement tunisien, cette conférence a traité au cours de ses deux premiers jours, de l'éducation de la jeunesse aux valeurs de la tolérance, de coexistence et de dialogue des civilisations et des religions avant de parler du traitement des causes du terrorisme, de l'extrémisme, de la violence et du fanatisme religieux chez la jeunesse du Monde islamique. Mondialisation : pour ou contre ?! On ne cesse en effet depuis des années de parler de la mondialisation. Si certains l'encourage et lui étale le tapis rouge, d'autres la redoutent voire la chassent. La majorité des communications présentées au cours de la troisième séance de la conférence, traitant de la mondialisation, se sont essentiellement intéressées à l'approche culturelle et religieuse de la question. La plupart des intervenants trouvent que la mondialisation n'était pas sans effet sur nos jeunes musulmans. M. Abdulaziz Othman Altwaijri, Directeur Général de l'ISESCO, fait état de la propagation rapide et très intense de : la violence (à cause notamment des films violents made in USA que les jeunes suivent), la consommation de la drogue et de l'alcool, les maladies sexuellement transmissibles, les slogans de plus en plus nombreux dévalorisant l'Islam De telles choses sont extrêmement liées à la mondialisation et en résultent, selon le responsable. Nous trouvons par contre que les jeunes n'ont pas peut être su tiré profit des avantages de la mondialisation : « les peuples musulmans et les jeunes en particuliers sont une proie facile pour la mondialisation, nous n'avons pas su en profiter, nous n'avons pris que le mauvais côté », souligne l'un des présents à la salle. De son coté, M. Jean Paul Carteron, président du forum mondial Crans Montana, a mis l'accent lors de son intervention sur la nécessité d'intensifier les espaces et les occasions de dialogue avec les jeunes des pays méditerranéens. M. Carteron, a également insisté sur l'importance de mAItriser l'exploitation des nouvelles technologies de la communication par les jeunes, en vue d'instaurer un dialogue des civilisations et des cultures, en prenant connaissance des expériences des différents pays et leurs spécificités historiques, civilisationnelles, culturelles et politiques. « Le monde souffre d'un énorme manque d'éthiques et de valeurs, aussi bien chez les jeunes que chez les moins jeunes », fait remarquer M. Carteron. Ce manque d'éthiques et de valeurs, est d'après l'intervenant en grande partie derrière la crise financière internationale actuelle. Vous vous demandez comment ? Eh bien, M. Carteron nous explique que « l'arrogance » et le manque d'éthiques chez les responsables des grandes banques internationales et notamment américaines, est derrière la crise actuelle. Les responsables de ces institutions financières ont déclenché la crise selon les propos de l'intervenant. « Le monde a joué au casino et le monde a perdu », affirme M. Carteron, qui établie une relation très étroite de cause à effet entre le comportement « mal saint » de ces responsables et la situation très critique dans laquelle le monde s'est trouvé. « Imaginez qu'en un seul jour, une banque américaine très connue, dont je m'abstiens de citer le nom, s'est permise de distribuer 11 milliards de dollars de bonus à ses dirigeants. De telles pratiques ne peuvent que nuire à l'économie mondiale », souligne le président du forum mondial. M. Carteron affirme par la suite que « les seules banques qui ne sont pas atteintes par les subprimes sont les banques islamiques, lesquelles banques s'inspirent des valeurs du saint coran et d'Achariaa ».