L'apport des TIC M. Ghannouchi a souligné la corrélation directe entre l'utilisation des TIC et le développement socioéconomique et rappelé, à cette fin, les conclusions de certaines études. Il en ressort que les TIC participent à plus de 25% du PIB des pays développés, à 30% de l'accroissement de la productivité des entreprises économiques et des établissements administratifs et à 50% du commerce de services dans le monde. Ces mêmes études ont, également, démontré le rôle de ce secteur dans l'accélération du rythme de l'emploi, étant donné que chaque création d'emploi directe dans ce secteur s'accompagne de la création de 3 à 4 emplois indirects au sein d'autres activités économiques et sociales diverses. Par ailleurs, les réseaux Internet à haut débit ouvrent de larges perspectives à l'innovation, la modernisation, la création et le développement des échanges électroniques entre les différents opérateurs et acteurs aux plans économique, social et culturel. La Tunisie se numérise petit à petit Selon le Premier ministre, la Tunisie a mis en route des chantiers aux fins de développer le secteur des TIC à travers la modernisation de l'infrastructure, la mise en place d'un cadre juridique adéquat et des fondements de l'administration électronique, la formation des ressources humaines et l'incitation à l'investissement dans ce domaine stratégique. Conséquence : aujourd'hui, le secteur des TIC contribue au taux de 9% au PIB et à plus de 10% aux investissements globaux, des résultats qui ont permis à la Tunisie d'occuper la première place en Afrique et la 35ème dans le monde, selon le rapport de DAVOS sur les TIC (2007-2008). L'infrastructure de base des télécommunications a enregistré une évolution perceptible avec le quadruplement de la capacité de la bande passante internationale, reliant le pays au réseau mondial de l'Internet, au cours de cette année pour atteindre 8,75 Gigabits/minute outre la mise en place d'un réseau de fibres optiques sur 9.000 Km, couvrant toutes les villes côtières et de l'intérieur du pays et la réalisation d'un programme de connexion des grandes villes industrielles et des zones de services par des fibres optiques, dans l'objectif d'assurer un haut débit au profit de 1.600 sociétés dans une première phase. Ces réalisations seront renforcées par d'autres projets. Le Premier ministre a annoncé, à ce propos, qu'un appel d'offres international sera lancé dans les prochains jours pour l'octroi d'une nouvelle licence, ne se limitant pas à l'installation et l'exploitation d'un réseau de téléphonie fixe mais couvrant également les services de téléphonie mobile de deuxième et de troisième générations. Pour le Premier ministre, la Tunisie ne compte pas s'arrêter là. Elle se propose d' élaborer un programme ambitieux visant à renforcer le site Tunisie en ce qui concerne les services liés aux technologies des télécommunications, et ce en aménageant de nouveaux pôles de compétitivité sur une superficie de plus de 100 hectares pour abriter les entreprises et les investisseurs et leur fournir les meilleurs services à l'instar du pôle d'El Ghazala des technologies de la communication (60 importantes entreprises étrangères, employant 1.400 ingénieurs et cadres). L'accent sera mis sur l'intensification de la formation dans les créneaux porteurs. Le taux des étudiants dans les filières de l'informatique et des télécommunications représente actuellement 13% de l'ensemble des étudiants, ce qui répond aux besoins actuels et futurs des projets des entreprises opérant dans ce secteur. Concernant l'utilisation des TIC par les entreprises, M. Ghannouchi a indiqué que rien que pour l'année 2008, 300 institutions universitaires et de recherche scientifique ont été raccordées au réseau Internet, ce qui a permis de sextupler le débit du réseau numérique universitaire. Ce projet prévoit, également, de raccorder 6.000 établissements de l'enseignement primaire et secondaire et de multiplier, au moins par 15, le débit actuel du réseau internet auquel sont raccordés ces établissements. Le partenariat pour impulser les TIC La Tunisie compte mettre à profit sa coopération avec les partenaires étrangers pour booster l'utilisation des TIC dans le pays et l'exportation des services. C'est dans cette optique que la Conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a choisi l'Agence nationale de la sécurité informatique (ANSI) en tant que centre d'excellence au niveau africain, chargé de garantir la formation et l'aide technique à tous les pays. De même, la Banque africaine de développement (BAD) a financé une étude sur la réalisation d'un centre africain d'excellence des TIC en Tunisie. Il s'agit d'un centre spécialisé dans le développement, la formation et le recyclage des ressources humaines et des compétences des fonctionnaires et des responsables au sein des entreprises publiques et privées des pays africains, en matière de gestion des moyens modernes de communication. L'Organisation Arabe des Technologies de la Communication et de l'Information constitue un mécanisme à même de consolider les programmes arabes en matière d'information et de diffusion de la culture numérique et de réduire ainsi le fossé technologique par rapport aux pays développés.