Economie. À l'occasion de son 40e anniversaire, la Banque africaine de développement annonce une hausse de 4,3 % du PIB du continent en 2004. Bonne nouvelle pour les affaires en Afrique. La célébration du 40e anniversaire de la Banque africaine de développement (BAD), le 15 septembre à Tunis, a été marquée par l'annonce d'une relance économique sur le continent en 2004 et 2005. Omar Kabbaj, président de la première institution de financement du développement en Afrique, a relevé une « amélioration de la performance de l'économie africaine ». Selon le rapport sur le développement en Afrique 2004, publié par la BAD et diffusé à cette occasion, le Produit intérieur brut (PIB) de l'ensemble du continent devrait connaître une nouvelle hausse en 2004, à 4,3 % après les 3,7 % enregistrés en 2003. Rodrigo de Rato, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), est encore plus optimiste. Il prévoit que le taux de croissance du PIB subsaharien devrait dépasser 4,5 % en 2004 et serait supérieur à 5 % en 2005. Les taux de croissance prévus pour 2004 et 2005 seront, avec le pic exceptionnel de 5,3 % en 1996, les plus élevés jamais atteints par l'économie africaine.
Les résultats varient selon les régions. Dans les pays de la Communauté des Etats membres d'Afrique centrale (Cemac), on s'attend à une forte croissance allant jusqu'à 8 % en 2004, puis à 5 % en 2005. D'après les estimations de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), et essentiellement du fait de la crise en Côte d'Ivoire, la croissance au sein de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) devrait se situer à 3,4 %, contre 2,9 % en 2004. En Afrique de l'Est, selon le FMI, l'Ouganda et la Tanzanie sont en train de récolter les fruits de politiques saines appliquées avec constance, et connaissent depuis cinq ans des taux de croissance annuels supérieurs en moyenne à 5 %.
En Afrique du Nord, le Soudan, malgré les crises auxquelles il est confronté, connaît une croissance solide ; son PIB, qui était de 5 % en 2002, est passé à 5,6 % en 2003, et devrait atteindre 6,5 % en 2004. En Algérie, à cause de la flambée des prix pétroliers, la croissance devrait atteindre 6,4 % en 2004, après un pic à 7,4 % en 2003. Au Maroc, le PIB devrait également régresser à 3 % en 2004, au lieu de 5,5 % en 2003, année de production agricole exceptionnelle. Enfin, la croissance tunisienne devrait se maintenir à 5,6 % en 2004, soit le même niveau que la saison précédente. « Ces prévisions encourageantes s'expliquent, estime Rodrigo de Rato, par la reprise mondiale, la plus grande stabilité macroéconomique de nombreux pays, la hausse des prix des produits de base et le redressement de la production agricole, après les graves sécheresses de 2003. » Par ailleurs, note Omar Kabbaj, l'Aide publique au développement (APD), après avoir reculé pendant plus d'une décennie, a accusé une forte augmentation en 2002, un nombre croissant de pays africains commençant à tirer parti des programmes d'allégement de la dette. Tandis que d'autres bénéficient seulement des accords commerciaux préférentiels, tels que la loi des Etats Unis sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA).
Reste à accélérer les réformes et à pacifier la quinzaine de pays qui connaissent encore des conflits. La BAD juge que ces résultats sont encore en deçà des 6 % à 8 % de croissance par an requis pour atteindre les objectifs de développement du millénaire, qui visent notamment à réduire de moitié le taux de pauvreté à l'horizon 2015.
(Source : ECOFINANCE N°48 - Octobre 2004 : ABDELAziz BARROUHI.)