«Maghreb Leasing Algérie (MLA)», un nom que les PME/PMI algériennes retiennent de plus en plus. Créé en 2006 à l'initiative de Tunisie Leasing avec le concours de son actionnaire de référence le Groupe Amen, MLA Leasing est bien parti pour rééditer, en Algérie, l'expérience réussie de son promoteur en Tunisie. Le mois de juin prochain, MLA bouclera sa troisième année pleine sur le marché algérien. Un marché qui s'est avéré plus que prometteur puisque les résultats sont déjà là. De 600 millions de dinars de financements décaissés la première année, MLA est passé à près de 8,5 milliards. L'établissement compte actuellement à son actif un portefeuille de 600 clients et un millier de contrats. Le seul Tunisien de l'équipe MLA Leasing, Chedly ZAOUN, un des deux membres du directoire, ne cache plus sa satisfaction. Visiblement «algérianisé» en témoigne son accent, le jeune responsable avoue que dès le départ «nous étions très confiants dans ce pays». Sur le choix porté sur Algérie comme destination d'investissement externe, il imputera la raison au fait que «le marché algérien présente des caractéristiques qui sont semblables au marché tunisien de par l'environnement sociale, d'abord, et économique, ensuite». Aussi, en optant pour l'économie de marché et l'ouverture économique, l'Algérie, indique notre interlocuteur, signifiait clairement qu'elle voulait se désengager petit à petit de la dépendance économique vis-à-vis des hydrocarbures. «Cela passe fatalement par la création d'un tissu de PME/PMI qui serait à même d'apporter une valeur ajoutée au PIB Algérien», relève-t-il. Et c'est justement là qu'intervient le rôle d'un établissement comme MLA Leasing. «Notre produit est un produit d'accompagnement idéal pour donner un coup d'accélérateur à ces PME/PMI mais également pour les professions libérales, aux commerçants, aux entrepreneurs, autrement dit à ces personnes qui s'inscrivent dans cette dynamique de relance de l'économie algérienne et qui pourraient, à travers des financements d'appoints, d'équipements, de machines, de matériel de transports ou d'immobiliers professionnels, arriver à s'imposer», note M. Zaoun. A propos de l'environnement économique en Algérie, le jeune opérateur reconnaît que de grands efforts ont été consentis par l'Etat. «Entre 2006 et aujourd'hui, on ressent qu'il y a une certaine amélioration à la fois au niveau des entreprises qu'au niveau de l'administration, quand bien même il y a certaines décisions, promulguées dernièrement, pour lesquelles nous attendons plus d'éclaircissements». Côté secteur privé, notre interlocuteur fera remarquer, qu'à travers l'expérience de MLA Leasing, il a pu découvrir des entreprises algériennes, notamment dans le BTP, qui ont une dimension internationale. «Dans le secteur des infrastructures routières, il y a des entreprises algériennes qui dépassent de loin nos entreprises en Tunisie que ce soit en termes d'équipement, de taille ou de capacité». L'entreprise algérienne, relève-t-il toutefois, «souffre de manque de transparence». En matière de leasing, M. Zaoun indiquera qu'il y a deux établissements spécialisés sur le marché, à savoir MLA et ALC (Arab Leasing corporation) mais le produit est commercialisé par les banques. En 2008, le marché de leasing a été estimé à près de 20 milliards de dinars (200 millions d'euros). Au plan législatif, l'activité leasing est régie, précise-t-il, «par un cadre réglementaire très encourageant et qui comporte des décisions révolutionnaires». Seulement, nuance-t-il, «ce qui manque parfois, c'est l'adhésion de l'administration dans sa totalité pour appliquer ces décisions sur le terrain». Une contrainte qui est loin, cependant, de dissuader les responsables de MLA Leasing qui s'attendent à d'autres performances au cours des années à venir avec notamment le lancement du nouveau plan de relance économique doté d'un budget de 150 milliards de dollars. Un plan dans lequel le leasing aura certainement une bonne part du gâteau !