Lorsqu'on choisit comme appellation «Opportunités pour les pays émergents dans la conjoncture économique mondiale» pour un congrès international aussi prestigieux que celui des experts-comptables, on annonce tout de suite la couleur. Celle de la relance et de l'optimisme. C'est ainsi que Mohamed Rachid Kechiche, ministre des Finances, a attaqué son discours d'ouverture du 11ème congrès de l'Ordre des experts-comptables de Tunisie (OECT) placé sous le haut patronage du président de la République. Les politiques engagées à ce jour, à l'échelle mondiale, tardent à produire leurs effets, ce qui n'augure pas de la fin proche de la crise, a précisé le ministre des Finances qui appelé à approfondir les diagnostics sur la crise pour pouvoir y proposer les remèdes appropriés et en tirer les enseignements. Au niveau de la Tunisie, nombre de mesures ont été mises en place pour faire face aux conséquences de la crise sur l'économie du pays. Les secteurs les plus touchés restent évidemment ceux du textile et de l'industrie mécanique et électrique dont les exportations accusent des baisses de l'ordre de 14,5% sur les 5 premiers mois de 2009. M. Kechiche a expliqué que les mesures conjoncturelles prises par l'Etat tunisien ne relèguent pas au second plan les actions structurelles de réformes et de modernisation. Dans l'option de préparer l'après-crise, plusieurs décisions et lois viendront consolider celles lancées précédemment pour encourager les IDE et améliorer le climat des affaires dans notre pays. Parmi elles, et outre celles se rapportant à l'assouplissement du commerce extérieur grâce à la mise en place d'un guichet unique au port de Radés opérationnel dès janvier 2010, la réduction des formalités de création d'entreprises et le lancement de la préparation du 3ème programme de développement des exportations PDE III pour assister les entreprises à prospecter de nouveaux marchés. Mais il n'y a pas que cela, le gouvernement compte augmenter l'enveloppe allouée aux dépenses d'investissement appelées ''Titre II'' de 18% par rapport aux résultats définitifs enregistrés en 2008. Un projet de loi de Finance complémentaire sera également soumis à la Chambre des députés et annonce l'assouplissement des conditions de paiement de l'acompte provisionnel dont le paiement sera différé ou annulé au cas où le niveau d'activité de l'entreprise régresse. Les mesures préconisées par le gouvernement pour soutenir le tissu industriel privé en temps de crise ne seront pas sans conséquences sur le budget de l'Etat qui accusera un déficit de 3,8%. Ceci se justifie, a précisé M. Kechiche, par l'espoir de relance que les mesures en question pourraient avoir sur l'économie. L'intervention du ministre des Finances a été suivie par deux conférences magistrales de deux ténors de l'économie tunisienne, Chedly Ayari et Moncef Ben Slama.