Au cours des quatre premiers mois de 2009, les investissements étrangers ont atteint 559,4 MDT dont 542 MDT investissements directs et 17,4 MDT en portefeuille. Pour l'ensemble de l'année, on prévoit un volume de 2000 MDT, en baisse par rapport à 2008, compte tenu du contexte économique international. Selon l'agence de promotion des investissements étrangers (APIE ou FIPA), le secteur de l'énergie attirera 1100 MDT contre 1933,9 MDT en 2008, suivi par les industries manufacturières (450 MDT), le tourisme (150 MDT), les services (100 MDT) et l'agriculture (20 MDT). Quant aux investissements en portefeuille, ils atteindront 180 MDT. La FIPA estime que l'année 2009 ne sera pas des plus aisée en matière d'investissements étrangers, affirmant du reste une petite évolution de 19% des intentions d'investissement ayant été enregistrée jusque-là par rapport à 2008. L'investissement étranger constitue un indice majeur sur la performance d'une économie donnée. La Tunisie, comme pays émergent, compte beaucoup sur ses atouts stratégiques pour attirer les IDE. D'ailleurs, force est de constater que le volume des investissements étrangers a augmenté au fil des dernières années. En 2008, on a enregistré 3597,2 MDT, en augmentation de 66,7% par rapport à 2007. Selon la FIPA, les IDE ont représenté 7% du PIB en 2008 et ont contribué à hauteur de 23,3% environ dans la formation brute du capital fixe et à hauteur de 38% de l'investissement privé. Plus de 200 nouvelles entreprises étrangères On estime le total des entreprises étrangères en Tunisie à 3000 entreprises à fin 2008. La plupart d'entre elles opèrent dans le secteur des industries manufacturières (2.324). Elles sont 347 dans les services, 158 dans le tourisme, 79 dans l'agriculture et 58 dans l'énergie. En 2008, on a enregistré la création de plus de 200 nouvelles entreprises étrangères ainsi que la réalisation de plus de 140 opérations d'extensions par les entreprises déjà installées. En tête de liste du tissu industriel étranger en Tunisie, on trouve la France avec 1.212 entreprises en 2008, pour un investissement de 1.479,7 MDT. Elle est suivie par l'Italie (672 entreprises et 111,6 MDT) et l'Allemagne (264 entreprises et 459,6 MD). Le total des entreprises européennes est de 2.577 pour un montant d'investissements de 6.543,0 MDT. Quant aux entreprises arabes, elles sont au nombre de 214 pour un investissement de 5.252,7 MDT. Les pays asiatiques arrivent en queue de liste avec seulement 25 entreprises (68,8 MDT), précédées par les Etats-Unis d'Amérique (72 entreprises et 214,2 MDT). Plus de 16 mille nouveaux emplois Les entreprises étrangères sont un grand générateur d'emplois. Avec une stagnation du marché de l'emploi qui perdure encore en Tunisie, l'implantation des entreprises étrangères a un rôle important dans la satisfaction d'une demande de plus en plus croissante. Ceci dit, les 3.000 entreprises implantées en Tunisie ont créé plus de 303 mille emplois. En 2008, plus de 16 mille nouveaux emplois ont été créés, représentant 20% de l'ensemble des créations d'emplois à l'échelle nationale. Les entreprises françaises sont celles qui emploient le plus avec près de 108 mille postes, suivis par les italiennes (près de 55.000) et les allemandes (près de 44.000). Ceci profite aussi aux régions intérieures puisqu'une trentaine d'entreprises étrangères y sont implantées, principalement à Zaghouan, à Béja, à Kairouan et à Siliana. Elles génèrent près de 39 mille emplois. Recul de l'investissement dans certains secteurs Au niveau de la répartition sectorielle (hors énergie), l'année 2008 a été marquée par un recul de l'investissement dans certains secteurs. Il s'agit du secteur textile, dont l'investissement est passé de 90,3 MDT en 2007 à 50,3 MDT en 2008; celui des industries mécaniques, électriques et électroniques, qui passe de 148,6 MDT à 102,1 MDT en 2008 et celui des industries agroalimentaires enregistrant 15,1 MDT d'investissement contre 39,4 MDT en 2007. Pour le secteur de l'énergie, l'investissement s'est élevé à 1.933,9 MDT contre 1.359 MDT en 2007. Bien entendu, le contexte de crise a impacté l'affluence des IDE en Tunisie, fin 2008. Mais une chose est sûre, le site Tunisie intéresse de plus en plus les entreprises étrangères. Ce qui a été constaté, lors du forum de Carthage, les 25 et 26 juin 2009. La présentation de témoignages d'entreprises qui ont choisi la Tunisie pour étendre leurs activités, en pleine crise, a surpris certains. On peut citer l'exemple d'Aerolia, dont l'unité industrielle sera fonctionnelle d'ici fin 2009 - début 2010, pour un investissement de 60 millions d'euros. On peut, donc, dire que le ralentissement de l'économie mondiale pourrait profiter à la Tunisie qui offre aux entreprises européennes la proximité géographique et une bonne qualité des ressources humaines. Cependant, elle doit simplifier davantage ses structures et ses procédures pour répondre aux attentes des investisseurs potentiels.