De 50 à 60% des réservations de voyages vont désormais se faire en «Last minute», contre 20 à 30% actuellement. Aussi, le ministre du Tourisme, qui a obtenu confirmation de ce développement important au Travel Trade Workshop de Montreux (Suisse, 4 et 5 novembre 2009), appelle-t-il les professionnels tunisiens du tourisme à garder leur calme face à cette nouvelle situation et à maintenir les chaînes aériennes «jusqu'à la dernière minute». Webmanagercenter: La Tunisie était l'invité d'honneur du Travel Trade Workshop à Montreux. Quelles retombées en escomptez-vous pour la commercialisation du produit touristique tunisien sur ce marché ? Khalil Laajimi : Le fait que la Tunisie ait été l'invité d'honneur du TTW aura certainement des retombées positives sur cette destination, d'autant que la présence, lors de la cérémonie d'inauguration, mercredi matin, du Syndic (Maire) de Montreux, du président du Salon et de ce qu'elle suscite. Nous avons travaillé pendant deux ans pour que la Tunisie soit l'invité d'honneur du TTW de Montreux et pour accueillir le congrès de la Fédération Suisse des Agences de Voyages (FSAV) qui va se tenir à partir du 19 novembre à Tozeur. Ce n'était pas chose facile parce que nous étions en concurrence avec d'autres destinations de la Méditerranée. A la lumière des nombreux contacts que vous avez eus durant deux jours à Montreux, comment s'annonce l'année 2010 ? Comme je l'ai déjà dit après la participation au TOP RESA, en septembre dernier, et au risque de me répéter, le last du conjoncturel dû à la crise de 2009 va devenir du structurel à partir de 2010. La part du last minute, qui était de 20 à 30% et sera désormais de 50 à 60%, selon l'un des TO que j'ai rencontrés, va plus que doubler. Ce qui marquera une mutation dans la manière de commercialiser les marchés français et suisse, mais pas seulement. De ce fait, il faudra que nos professionnels ne perdent pas leur sang froid du fait que les réservations seront tardives et que les chaînes aériennes nous allons travailler beaucoup pour cela avec nos amis de Tunisair et Nouvelair qui étaient présents avec nous au TTW- soient maintenues jusqu'à la dernière minute. Mais au-delà des ventes à court terme, on ne peut pas se prononcer sur l'année 2010. On peut juste noter que l'annonce cette semaine de la sortie de l'économie américaine de la récession et de la révision -en cours- à la hausse, par la Commission de Bruxelles, des taux de croissance des principales économies européennes. Ces deux indicateurs nous mettent du baume au cur puisqu'ils prédisent une reprise économique, donc, de la consommation, y compris celle des voyages. Quels sont et l'ambition et les objectifs de la Tunisie sur le marché suisse ? Pour la Tunisie, le marché suisse représente près de 100.000 clients par an et il est fortement rémunérateur, parce que le pouvoir d'achat du touriste suisse est nettement plus important que celui de touristes d'autres pays. Notre ambition est, donc, comme je l'ai dit aux TO partenaires que j'ai rencontrés, de diversifier le produit. La thalassothérapie, par exemple, performe sur le marché suisse. Et je suis en train de travailler avec Tunisair en vue de susciter de l'intérêt pour le produit du sud-ouest, avec une arrivée directe sur Tozeur. Nous envisageons le lancement à partir de l'hiver 2011 d'un double touché au départ de Genève, avec un Tozeur-Djerba pour faire un «mix» de «3+4 jours» ou «4+3 jours», entre circuits saharien et balnéaire qui fonctionne sur Djerba assez tardivement. Le golf est une autre piste de diversification. Or, le nombre de golfeurs suisses est en baisse continue depuis quatre ans parce que cette clientèle estime que les golfs tunisiens ne sont pas bien entretenus Le constat est déjà fait : c'est la qualité de nos «green» qui est la cause du recul du nombre de golfeurs suisses. Nous avons déjà sensibilisé les opérateurs de parcours de golfs au fait que le Suisse est très méticuleux et organisé qui demande une qualité parfaite et une ponctualité égale à celle des montres suisses. Nous devons donc nous adapter à ce marché. Nous espérons que les nouveaux projets de golfs, mis en place grâce à l'initiative de Son Excellence Monsieur le président de la République, l'extension programmée de parcours existants et la mise à niveau d'autres nous permettront de redynamiser le produit golfique. Pour cela, nous devons profiter du fait que les 90 parcours de golf suisses ne sont pas opérationnels entre novembre et mars, en intégrant également la thalassothérapie dans l'offre.