* L'Entreprise Tunisienne : comment ajuster l'endettement Bancaire et la finance directe ? * Par Hamadi Mokdadi banquier, spécialiste de la fiance, gestionnaire d'actifs financiers et Directeur Général d'une société de bourse . * En recevant le président du Conseil du Marché Financier (CMF), et «en prenant connaissance des perspectives d'avenir du marché financier, à la lumière de la réalisation des objectifs tracés, s'agissant tout particulièrement de l'introduction de certaines entreprises en bourse, ce qui ne manquera pas de donner une nouvelle impulsion à l'investissement et de consolider la capacité du Marché Financier à polariser l'Epargne» le président de la République, Zine El Abidine Ben Ali, a prodigué ses conseils pour développer davantages le secteur financier. Les directives du chef de l'Etat à la propulsion du Marché financier illustrent la volonté profonde des pouvoirs publics de voir se profiler davantage et plus concrètement le passage obligé d'une économie d'endettement à une économie de Participation, de financement direct et de transparence. Nul ne doute que l'entreprise est au cur de la dynamique économique ; dès sa création, elle est au centre de circulation des capitaux constitués essentiellement par les fonds propres nécessaires qui lui procurent ses actionnaires fondateurs. L'essentiel est d'assurer un démarrage dans les meilleures conditions de marché et de faire face à la concurrence interne et externe. L'objectif tracé est de voir favoriser sa croissance et disposer en permanence des ressources suffisantes et indispensables à la couverture de ses besoins et de renforcer sa structure financière. Le nouvel ordre financier que nous observons impose des règles de transparence et de bonne gouvernance, nouveaux défis auxquels il faut s'y adapter. Le financement récurrent par l'emprunt bancaire trouve rapidement ses limites, et ce en dépit des efforts consentis par les établissements des crédits qui proposent des produits en ligne avec les degrés de risques, de rendement et de rentabilité. Ainsi, la finance en dehors du circuit classique, directement de chez les épargnants via les organes du marché, devient souhaitable. Aux USA, par exemple, plus que les deux tiers de l'activité économique est financé par les organes non bancaires. En France, marché proche de nôtre, les institutions financières non bancaires jouent un rôle capital dans le financement des besoins des entreprises. La mobilisation des capitaux nécessaires, à ce niveau, est la pierre angulaire focalisée dans des instruments comme : les SICAR, le portage, les emprunts obligataires, les SICAF, les augmentations de capital par appel public à l'épargne, titres participatifs .. D'ailleurs, depuis la mise en place du PAS (Plan d'ajustement structurel) jusqu'à la promulgation de la loi 89/49 du 8 mars 1989 sur le Marché financier, la loi 94/117 sur la réorganisation du Marché financier (création de structures indépendantes : CMF, BVMT, STICODEVAM, Intermédiaires en BOURSE, AIB), la loi sur la sécurité financière (novembre 2005) et la réadaptation du code des sociétés commerciale, tous les intervenants au niveau du marché ont uvré pour organiser, contrôler le marché des Valeurs mobilières et des produits financiers. La mise en uvre de certaines réformes comme : « - L'organisation de l'émission d'emprunts obligataires. - La création d'un cadre légal pour les sociétés d'investissement - L'organisation des modes de l'Appel Public à l'Epargne » (Source ministère des Finances, octobre 2009), ont facilité aux sociétés la mobilisation des capitaux, locaux et étrangers et de veiller à la protection et à la défense de l'épargne investie en produit financier négociable en Bourse. Parallèlement, il est assuré en permanence une information financière destinée au public de plus en plus complète et fiable. Ce nouveau cadre du marché des capitaux a doté la place de Tunis d'innovation financière, timidement utilisé par les émetteurs certes, mais qui se développe au fil du temps, ADP (actions à dividende prioritaire), CI (certificat d'investissement), obligations convertibles, titres participatifs, Titrisation, Factoring. Au niveau de la gouvernance d'entreprise, le rôle des actionnaires, en sa qualité de propriétaire, est mise en valeur par une panoplie de texte réglementaires évolués et règlements CMF, aujourd'hui les dirigeants s'exercent à rendre compte de la gestion aux actionnaires d'une cadence régulière : Indicateur trimestriel, bilan semestriel approuvé par le CAC, communications financières, communiqués divers, déclaration des dépassements des seuils, rémunération des dirigeants, les participations directes et indirectes .. A vrai dire, le contexte actuel est plus que jamais propice pour le développement du Marché Financier, ce qui améliore la mobilisation de l'épargne vers les investisseurs productifs à long et moyen terme, source de confort pour les priorités inscrites dans le plan de développement projeté par le gouvernement. Pour nos entreprises et surtout les groupes d'affaires, l'ouverture vers l'extérieure et la satisfaction de la demande interne demeurent des axes stratégiques qui nécessitent l'adhésion à des processus de marché trop coûteux et qui nécessitent des financements adéquats. La politique financière doit procurer à l'entreprise, en temps opportun dans les meilleures conditions de coût et de sécurité les ressources les plus appropriées dans le respect des équilibres financiers menée au travers d'une approche très concrète, toujours vivante et dynamique. L'endettement est souvent le premier recours sans conforter en conséquence les fonds propres. Ceci se heurte dans plusieurs cas aux règles prudentielles des banques, en plus la limite de la division des risques et ce abstraction faite qu'elles doivent faire face au transfert d'une partie de leur Bilan vers le marché des capitaux à travers le transfert financements structurés et une montée en puissance des techniques de titrisation. La capacité d'auto-ajustement et d'autorégulation est facilitée, à mon avis, par le processus de pluralisme permettant à toute entreprise d'accéder aux sources de financement pérennes et sécurisées. Notons, que les autorités ont boosté le marché financier par des règles juridiques, institutionnelles et technologiques de taille respectant des standards internationaux et sont allé plus loin sur la voie des réformes pour encourager les innovations en matière de produits financiers, pour qu'une concurrence équitable puisse s'établir entre les institutions financières respectant intégralement les règles du Marché. Il faut rappeler qu'endettement Bancaire et Finance par le marché Financier (Finance Directe) est une équation mixée et complémentaire très rentable et à moindre coût. Ce constat démontre bien que le financement est trop souvent un élément essentiel au développement de l'Entreprise, pour en faire un moyen de croissance. Les problèmes de financement sont posés et traités selon une séquence logique et chronologique calquée sur la réalité. Au niveau de l'entreprise le contenu optimal des besoins des investissements sont induits par le développement prévisible, l'accent est mis en permanence sur le comportement des responsables de l'Entreprise, soutenu par les financiers. Les critères de choix entre différents moyens de financement, compte tenu de l'autofinancement disponible, de la politique financière et des contraintes internes et externes, de la situation des marché de capitaux et de la qualité de l'encadrement financier. A ce niveau, le management s'implique dans la préparation et la prise de décision de financement, il est centré sur l'opportunité de recourir à tel financement ou à telle combinaison de financement plutôt qu'une autre, compte tenu des impératifs des coûts et de sécurité du passé de l'entreprise et de ses projets. Il cherche quels financements sont les mieux adaptés à son développement et étudie les principales modalités. L'originalité et l'intérêt du marché financier c'est qu'il présente une opportunité de diversification des ressources et sa conception générale : diverses organisations, système de gestion, procédures et modalités de financement, sont délibérément bien explicités et présentés quant à leur nature, leur exemplarité, leur volume, leur technique et leur caractère novateur.