Toutes les parties concernées par la branche ont tranché pour cette option, si on croit une info publiée dans le très sérieux bulletin mensuel du Centre technique du textile tunisien (livraison du mois de février 2010). L'information, qui est en fait un procès verbal d'une réunion du Comité de pilotage de l'étude précitée, tenue le 10 novembre dernier, fait état d'un consensus de toutes les parties concernées par cette filière sur la nécessité de doper de nouveau la filière par de nouvelles incitations fiscales et financières. Ces structures d'appui sont dans l'ordre protocolaire du CETTEX, la Fédération nationale du textile (Fenatex), le stratège du secteur, en l'occurrence le ministère de l'Industrie et de la Technologie (DGPME, DGTH, DGSI ), le futur booster de la filière, le Pôle de compétitivité Monastir - El Fejja, les promoteurs de la branche : le Centre de promotion des exportations (CEPEX), de l'Agence de promotion des investissements extérieurs (FIPA) et le think tank de toutes les stratégies mises au point pour pérenniser, sans grands résultats jusque-là, le bureau d'études suisse Gherzi. En clair, l'ensemble des représentants de ces structures ont proposé «la mise en place de nouvelles facilités aux investisseurs locaux et étrangers». Celles-ci serviront, à leurs yeux, à aider «les entreprises à moderniser leurs équipements, à réduire le coût de financement de leurs besoins en fonds de roulement d'exploitation, à recruter des nouvelles compétences, à consolider ou à développer leurs positions commerciales sur les marchés extérieurs». Tout de suite, une question s'impose : à quoi auront servi cet arsenal de stratégies arrêtées depuis deux longues décennies avec, comme par hasard, le concours du même bureau d'études «Gherzi». Est-il besoin de rappeler que ce bureau a eu à effectuer, en 1998, une première étude avant de la réactualiser à deux reprises en 2004 et en 2010 ? Mieux, le secteur a bénéficié en priorité de tous les avantages institués par le Programme de mise à niveau (PMN) et de celui de modernisation de l'industrie (PMI). Et pourtant, au regard des nouveaux besoins exprimés (insuffisance de fonds de roulement, équipements obsolètes ), tout indique que ces problèmes sont récurrents et que peu de progrès ont été accomplis. Résultat : le secteur pâtit toujours d'une image réductrice, celle d'un secteur basique, poseur d'étiquettes et de sous-traitance. Pour 2010, la seule nouveauté consiste en le fait que l'étude prospective exige des potentiels investisseurs bénéficiaires des incitations, d'être porteurs de projets stratégiques comme le finissage et les tissus techniques ou innovants. Conséquence : l'étude vient consacrer, un peu en retard, la migration de la filière vers le textile technique. Globalement, l'étude retient deux sortes d'incitations : Les premières serviront à soutenir les textiliens. Il s'agit d'un ensemble d'avantages supplémentaires à l'investissement, lesquels seront dédiés au financement de la modernisation des outils de production et à la promotion de l'offre du secteur. Les secondes seront destinées au renforcement de la formation dans les métiers nouveaux de la confection, le marketing international et le mangement moderne des entreprises.