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Tunisie: "Nous passons d'une économie tirée par la compétitivité à une économie tirée par l'innovation", selon Mongia Khemiri, DG de la FIPA
Publié dans WMC actualités le 10 - 12 - 2010

Webmanagercenter: Comment évaluez-vous les performances réalisées par les IDE à ce jour? Répondent-elles aux prévisions?
Mongia Khemiri: L'évaluation des IDE pour l'année 2010 peut être analysée de deux manières. En matière de chiffres, nos réalisations répondent à nos prévisions. Ainsi, pour les dix premiers mois 2010, les investissements étrangers ont atteint 1900,6 MDT contre 1766,9 MDT durant la même période de 2009, soit une augmentation de l'ordre de 7,6%.
Les IDE fonctionnent selon des pics, le mois de mars en représente un et il y a eu un flux considérable à l'occasion et le dernier trimestre de l'année constitue également un pic. Nous estimons que d'ici la fin de ce mois-ci, nous atteindrons les 2.400 MDT que nous avons prévus pour cette année.
L'analyse du flux des IDE révèle une forte concentration sur les secteurs énergétiques et les secteurs des industries manufacturières pour des valeurs respectives de l'ordre de 1.050 MDT et 429,2 MDT.
L'analyse sectorielle des investissements directs étrangers réalisés hors énergie a montré que le secteur du tourisme et immobilier a enregistré une augmentation de 106,8%, passant de 39,8 MDT au cours des dix premiers 2009 à 82,3 MDT au cours de la même période de l'année 2010.
Le secteur des activités de services a, pour sa part, évolué ces dernières années au gré des profondes mutations caractérisées par la création de plusieurs bureaux d'études et de services à haute valeur ajoutée dans tous les secteurs de l'économie (informatique, engineering, télécommunication et centres d'appels…). Les investissements réalisés au cours des dix premiers mois de l'année 2010 sont estimés à 116,2 MDT. Ils ont permis la création de 2.285 postes d'emplois.
Le secteur des industries mécaniques et électriques électroniques occupe la première position au niveau de projets réalisés (98) et en montants d'investissement (116,2 MDT), et la seconde place au niveau de l'emploi grâce à la création de 2.442 postes d'emplois.
Les industries textiles et habillement , malgré la baisse des flux des IDE constatés au cours des dix premiers mois 2010, passant de 78,8 MDT au cours des dix premiers mois 2009 à 37,7MDT pendant la même période de l'année 2010, restent toujours le premier secteur industriel générateur d'emplois avec la création de 4.776 nouveaux postes d'emplois.
Le secteur chimique a enregistré une bonne performance avec un taux de croissance de 40,7%, passant de 42,6 MDT au cours des dix premiers 2009 à 60 MDT pendant la même période de l'année de 2010.
Qu'en est-il des projets à forte valeur ajoutée?
C'est mon deuxième élément de réponse. Il y a un volet important et qui se situe au niveau des tendances des IDE. Nous sommes sur un trend déclenché en 2008 et touchant aux secteurs à forte valeur ajoutée. Il y a une montée en puissance du rôle des connaissances et de l'économie immatérielle. Auparavant, l'économie était plutôt boostée par la compétitivité, aujourd'hui, nous voulons qu'elle soit tirée par l'innovation. Ces investissements sont répartis à hauteur de 1.680,3 millions de dinars d'IDE et 220,3 millions de dinars en portefeuille contre respectivement 1.696,2 et 70,7 millions de dinars au cours des dix premiers mois 2009. Les secteurs qui émergent sont donc l'électronique qui possède l'un des taux d'encadrement les plus élevés (35%) -excepté les TIC.
En 2008, 19.000 emplois ont été créés grâce aux investissements étrangers. Cette année, nous en sommes à 13.000 mais avec un déplacement de l'embauche vers le haut et spécialement en matière de recrutement des diplômés du supérieur.
L'aéronautique émerge également en tant que secteur porteur et pourvoyeur d'emplois de qualité. A titre d'exemple, on doit être au moins titulaire d'un diplôme de technicien supérieur pour pouvoir travailler à Aérolia sans parler du nombre d'ingénieurs.
Enfin, les TIC qui attirent de plus en plus d'investisseurs sans parler des extensions faites au niveau de plusieurs firmes (Stream, HP). Nombre de projets sont, par ailleurs, en cours de réalisation.
Nous sommes aujourd'hui en train de finaliser une étude sur l'offshoring qui a permis d'identifier les éléments de compétitivité indéniables mais qui sont malheureusement peu connus par les opérateurs internationaux. Ceci étant, nous avons tous les atouts pour mieux nous positionner aux niveaux régional et international.
Quels sont ces éléments de compétitivité ?
D'une manière générale, les éléments de compétitivité de la Tunisie sont peu connus, à commencer par la qualité de ses infrastructures. La Tunisie est un creuset de ressources humaines qualifiée au niveau de la région. La profondeur de son marché de l'emploi est des plus importantes. Jusqu'en 2014, vous trouverez toujours sur le marché de l'emploi des diplômés et des compétences prêts à être intégrés dans un circuit de production. 4,5% de la population tunisienne est répartie entre les universités et les centres de formation et d'emploi. 380.000 étudiants et 180.000 jeunes en formation. Une main-d'œuvre hautement qualifiée qui coûte beaucoup moins cher que dans d'autres pays de la région.
En matière de télécommunications, nous sommes très bien nantis. Nous sommes classés 28ème en matière d'activités innovatrices par le Forum de Davos. L'innovation c'est la volonté du gouvernement de développer tout ce qui se rapporte aux TIC, Internet, Intranet, informatique, e-gouvernement et autres activités.
La Tunisie est désormais connectée avec l'étranger grâce à une bande passante dont la vitesse dépasse les 42,5 Gb/s et ce qui nous gâche rien, nous sommes 30% moins chers que nos concurrents directs. Et dans la perspective d'une prochaine réforme de l'enseignement supérieur pour édifier la société de l'intelligence et du savoir, l'Etat a exprimé un engagement politique fort et une mobilisation accrue pour favoriser l'édification de l'économie du savoir.
Les instances gouvernementales sont donc décidées à renforcer la création des unités de recherche et de développement pour soutenir ces nouveaux axes de progrès et de croissance. Nous sommes les premiers dans le monde arabe et en Afrique à créer pareilles structures. Notre objectif est d'encourager davantage les investissements immatériels sources d'activités à haute valeur ajoutée riches en emplois, produire du savoir en innovant et en encourageant la formation des ingénieurs et des scientifiques de haut calibre et en soutenant les entreprises qui intègrent les dimensions recherche et innovation dans leurs activités.
A vous entendre parler, on se croirait dans un monde idéal. Or, lorsqu'on discute avec des entrepreneurs, très souvent, ils se plaignent de la mauvaise qualité du réseau, du débit qui n'est pas garant de performance et de célérité des communications… sur le terrain, on se plaint d'être des sous-traitants en matière de TIC, nous n'arrivons pas encore aux standards internationaux, nous n'encourageons pas les produits tuniso-tunisiens en hautes technologies, et pareil en ce qui concerne le secteur financier. Qui devons-nous croire?
Dans l'évolution de toutes les économies, souvent il y a un décalage entre le produit de l'enseignement supérieur et la réalité économique qui avance rapidement. L'enseignement supérieur, dans tous les pays du monde, est un char qui se déplace très lentement. Aujourd'hui, dans notre pays, nous venons de créer trois nouvelles écoles d'ingénieurs, à Bizerte, Béja et Gafsa. Nous encourageons leur formation sachant qu'en termes de coûts, ces investissements sont très lourds, nous en sommes conscients ; la réforme en cours prendra du temps sans parler des 18.000 ingénieurs qui doivent être certifiés afin de répondre aux normes internationales.
En attendant, nous avons ouvert les portes des universités aux entreprises pour qu'elles contribuent à la formation des profils d'ingénieurs dont elles ont besoin. Nous avons mis en place une politique de développement sur deux fronts sur le terrain et par le biais de la prochaine réforme. Et c'est ce qui permettra aux jeunes de créer leurs entreprises et développer leurs propres produits, et dans notre pays, les exemples sont légion en la matière.
Comment se répartissent les IDE par pays ?
L'Union européenne représente le principal investisseur étranger en Tunisie avec près de 61,4% du total des flux des IDE hors énergie. Nos principaux partenaires sont la France, l'Espagne, l'Italie, la Grande-Bretagne et l'Allemagne.
Au niveau des pays arabes, la première place revient à la Libye pour un montant de 66,2 MDT, suivie des EAU (44,2 MDT) et du Koweït (26,2 MDT).
La présence asiatique a été marquée par la participation indienne au sein du Groupe Chimique tunisien "GCT" projet TIFERT SA (28,35 MDT d'IDE).
Quelles sont les réalisations pour les dix derniers mois?
171 nouvelles entreprises à participation étrangère sont entrées en production cette année, 197 opérations d'extension ont été réalisées par des entreprises déjà implantées.
Avez-vous des statistiques précises sur le nombre d'entreprises étrangères qui ont fermé leurs portes dans notre pays depuis 2006?
Rares sont les entreprises qui investissent en Tunisie et ferment leurs portes sauf peut-être de toutes petites PME qui n'arrivent pas à s'imposer sur le marché. Je n'ai pas le souvenir de plus de 5 entreprises qui l'aient fait à ce jour et cela depuis 4 ans.
Quels sont les encouragements accordés aux investisseurs étrangers et quand est-ce qu'ils perdent leurs privilèges?
Le Code des incitations aux investissements est aussi valable pour les projets offshore que pour l'onshore. Les avantages du Code sont consentis aussi bien pour les Tunisiens que pour les étrangers, sans discrimination aucune. Nous offrons nombre d'incitations sous forme d'exonérations fiscales, de primes à l'investissement et de prise en charge de frais d'infrastructure ou des cotisations patronales.
Par exemple, l'Etat prend en charge la contribution patronale au régime légal de sécurité sociale au titre des salaires versés aux agents tunisiens pour les investissements réalisés dans les secteurs de l'industrie, du tourisme et de l'artisanat dans les zones de développement régional. Dans les zones prioritaires, la contribution de l'Etat est beaucoup plus importante.
Les investisseurs étrangers perdent leurs privilèges lorsqu'ils changent de régime. Et c'est tout à fait normal, ils ne peuvent pas, par exemple, profiter des avantages accordés par l'Etat aux zones de développement prioritaires et ensuite déplacer leurs projets dans d'autres sites qui ne jouissent pas des mêmes privilèges. C'est une question de crédibilité et de respect des engagements pris par les uns et les autres.
Un avantage est souvent accordé, soit en fonction de la région d'implantation (zones de développement régional) soit en fonction du régime (exportateur ou non), et ce abstraction faite de la nationalité de l'investisseur.
D'où viennent les financements pour assurer autant d'avantages aux investisseurs étrangers?
De lignes de financement internationales et de la communauté nationale.


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