L'évolution des cours de céréales a été peu significative ces derniers jours. Les stocks existants sur les marchés mondiaux peuvent suffire aux besoins des consommateurs, disent les experts. A l'Office des céréales en Tunisie, on invite à ne pas tomber dans l'alarmisme et ne pas non manquer de vigilance. «Le plus important est de savoir saisir les opportunités et profiter des moments de répits des marchés et des cours internationaux, pour acquérir le maximum de quantités de céréales au moindre prix et pour la meilleure qualité». Sur le marché américain, et par peur de la réduction des productions argentines, des craintes ont été exprimées quant aux possibilités d'emblavement aux Etats-Unis. Les variations des prix dans ces pays sont insignifiantes ou à la baisse. Par contre, en Europe, les marchés maintiennent leurs progressions avec des variations allant de 2 à 3%. Dans le Maghreb, c'est l'Algérie qui revient en force sur les marchés internationaux à travers un appel d'offres en blé dur. Ce pays figure parmi les plus grands consommateurs de blé tendre, car chaque Algérien consomme entre 180 et 200 kg de céréales (blés dur et tendre) par an. En 2008, la facture d'importation des céréales avait atteint les 3,3 milliards de dollars, c'est dire que lorsque l'Algérie sort sur les marchés mondiaux des céréales, les cours peuvent monter d'un coup. Quant à la Tunisie, des efforts seraient fournis pour encourager les cultures céréalières afin de satisfaire au plus gros des besoins du pays au moins en blé dur. En 2008, une stratégie nationale a été mise en place pour encourager l'usage de semences de bonne qualité et maximiser la production. Dans un souci d'assurer l'approvisionnement régulier du marché en céréales, la réflexion a été lancée pour libéraliser leurs importations. L'expérience a démarré par la libre importation de l'orge mais les fluctuations des marchés internationaux et la montée en flèche des prix de la tonne d'orge font craindre que les importateurs privés ne puissent y faire face et arrêtent leurs importations par manque de moyens financiers. D'où la responsabilité de l'Etat, qui doit être très vigilant quant aux risques de pénurie sur le marché national ce qui ne lui permettra pas de se désengager de sitôt d'un secteur aussi vital pour le pays. La libéralisation totale du marché des céréales en Tunisie devrait donc être soumise à des règles draconiennes pour préserver, sécuriser et protéger le marché national et ne pas laisser libre champ aux spéculateurs d'autant plus qu'il s'agit là de sécurité alimentaire.