Kais Saied dénonce les agendas cachés des candidats à la présidentielle    Les Caisses de Dépôts de France, d'Italie, du Maroc et de Tunisie renforcent leur coopération face aux défis majeurs du bassin méditerranéen    Plus de 20 milliards de dinars transférés illégalement dans le cadre de la migration    Quand on sème le vent...    Les consortiums de recherche en Tunisie : Une opportunité pilote à saisir et à développer    Une année favorable pour la récolte des pêches et des abricots    Aïd Al idha : L'écho de l'inflation résonne    Poulina Group Holding double son bénéfice net en un an    Tunisie Leasing & Factoring : Communication financière    L'EST concède la défaite au Bardo : Il n'y a pas le feu quand même !    Les Clubistes s'écroulent devant le CSS à Radès : Quand le CA s'effondre...    En marge des championnats d'Afrique de natation : Ils n'ont pas fait de vagues    Coupure d'eau dans certaines zones à Siliana    Pourquoi | Violence et agression en milieu scolaire...    Kaies Saied reçoit le ministre libyen de l'Intérieur    Concert « Bissat Errih » par le Chœur et l'Orchestre du Carthage Symphony Orchestra au Théâtre de la ville de Tunis : Le goût de l'authentique    "Strata of Being" de Sana Chamakh au 32 Bis : La cicatrice...    Les Indiscrétions d'Elyssa    Par Tarak Cheikh-Rouhou : 70ème anniversaire de la capitulation française à Dien Bien Phu.    ATCT: Plus de 700 cadres recrutés à l'étranger depuis le début de l'année    Météo : Des nuages denses avec pluies éparses l'après-midi    Abdelkebir : la réunion entre Trabelsi et Saïed résulte de l'échec de la rencontre du passage de Ras Jedir    SOMOCER augmente de plus de 80% ses ventes à l'export malgré la baisse de son chiffre d'affaires au premier trimestre    La MAE Assurances s'engage pour l'entrepreneuriat social et lance son Mutualhack    Kaïs Saied: 400 migrants ont été rapatriés lundi vers leurs pays d'origine (Vidéo)    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action «Cinematdour» (Vidéo)    Tunisie : Kais Saied prend des mesures contre la corruption et l'ingérence étrangère    Kaïs Saïed, Ras Jedir, inflation… Les 5 infos de la journée    L'AGO de la Fédération tunisienne de Football fixée au 11 mai    Détails des nouvelles mesures du cessez-le-feu acceptées par le Hamas    Tunisie – Kamel Feki reçoit son homologue libyen : Le passage de Ras Jedir au menu des discussions    Gaza : Le Hamas signe la trêve, 40 jours pour négocier la fin définitive de la guerre    France : Un monument de la Francophonie disparaît, Bernard Pivot est décédé    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action « Cinematdour »    La 3e édition du GATBIKE Challenge autour du site archéologique de Pupput Hammamet    La Kabylie est-elle devenue un nouvel Etat indépendant ? Non    Nouveau record : Voici la plus longue baguette du monde    La Tunisie abrite les championnats d'Afrique de qualification olympique en trampoline    classement WTA : Ons Jabeur conserve son 9e rang    Décès du chanteur et poète tunisien Belgacem Bouguenna    De nouvelles pluies attendues mardi et mercredi avec chute de grêle et vent fort    Youssef Elmi démissionne de la présidence du Club Africain    Météo en Tunisie : températures en hausse remarquable    De Descartes à Spinoza et la neuroscience moderne: Evolution des perspectives sur la dualité esprit-corps    Israël prépare une offensive à Rafah : évacuation massive en cours    Sommet de l'OCI à Banjul : La délégation tunisienne émet des réserves sur les documents de la conférence relatifs à la question palestinienne    La ligne d'or – Narrer l'entrepreneuriat : maîtriser l'art du récit pour inspirer et engager    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Ennahdha : Plus que l'escalade comme échappatoire !
Publié dans Business News le 22 - 09 - 2021

Le parti islamiste semble être de plus en plus isolé sur la scène politique. Les rencontres se font discrétes, quand elles existent, et Ennahdha n'a plus aucune marge de manœuvre suite aux décisions du président de la République et surtout leur prolongation sine die lors du discours du 20 septembre à Sidi Bouzid. Toutefois, quelques options restent de mise pour le parti islamiste qui paye aujourd'hui le prix d'une gestion calamiteuse depuis une décennie.

Ennahdha a tenté, Ennahdha s'est débattu mais Ennahdha n'a rien pu faire, pour l'instant, pour contrer les mesures draconiennes prises par le chef de l'Etat un certain 25 juillet. Au-delà de la qualification juridique de ce qui s'est passé, Ennahdha a tenté de mobiliser de mobiliser ses troupes en faveur de son président coincé aux abords de l'Assemblée, mais ce fut un échec cuisant. Un échec qui explique, dans une certaine mesure, le fait que le parti islamiste n'a pas officiellement appelé ses troupes à participer à la manifestation « anti-renversement » du 18 septembre. Par la suite, le parti islamiste a tenté d'avoir recours aux chancelleries et aux puissances étrangères pour intervenir et mettre un terme aux actions du président de la République. Non seulement cela leur a valu d'être encore plus méprisés par une large part de l'opinion publique, mais en plus cela n'a pas été efficace. Même si les chancelleries nourrissent une certaine inquiétude, elles ne peuvent aller à l'encontre de décisions qui rassemblent l'approbation de quelque 90% de la population. Les options restantes sont donc assez restreintes.
Actuellement, Ennahdha est profondément préoccupé par les termes du discours de Kaïs Saïed à Sidi Bouzid le 20 septembre. La prolongation de l'effet des mesures exceptionnelles avec la mise en place de dispositions transitoires sont interprétées comme une volonté d'abrogation de la constitution. Une lecture que beaucoup partagent mais qui n'a pas les mêmes impacts sur les différents intervenants. La suspension de la constitution représente la fin de l'existence au pouvoir du parti Ennahdha. Devant cette perspective, les choix ne sont pas nombreux.
Le parti islamiste a fait le choix, le 12 août 2021, de créer une commission de gestion de la crise politique présidée par Mohamed Goumani. L'objectif de cette commission est de mettre à profit les relations et les ressources du parti pour tenter de trouver une voie de dialogue avec la présidence de la République. Le choix du président de cette commission n'est pas fortuit puisque Mohamed Goumani partage une certaine proximité, au moins idéologique, avec le frère du président Naoufel Saïd. Il a également de bonnes relations avec les autres partis politiques. Toutefois, il faut être deux pour dialoguer et le président de la République ne semble pas disposer à le faire. Kaïs Saïed a fermé, à double porte, l'issue du dialogue avec les structures existantes et particulièrement avec le parti Ennahdha. Le chef de l'Etat considère qu'il est inutile de dialoguer et de tenter trouver des solutions avec ceux qu'il considère être à l'origine de la crise. Le président de la République a même arrêté de discuter avec l'UGTT qui était considérée comme son allié, à défaut de représentation politique classique. Certains analystes considèrent même, avec raison, que Kaïs Saïed souhaite en finir avec tous les corps intermédiaires pour mettre en place son plan de nouvelle scène politique.
Par conséquent, la voie d'un dialogue politique classique avec le chef de l'Etat semble bouchée. Mohamed Goumani a dû se contenter de multiplier les rencontres et les coups de fil avec d'autres composantes de la scène politique. Il est également médiatiquement présent pour transmettre un certain nombre de messages dont le principal est que le parti Ennahdha n'est pas l'unique responsable de l'échec cuisant de la dernière décennie.
L'autre voie possible pour Ennahdha est celle de l'escalade, et c'est une voie bien plus réaliste que celle d'un hypothétique dialogue avec le président de la République. Etonnamment, c'est le même Mohamed Goumani qui a évoqué le sujet tout en insistant sur le fait que personne ne souhaite en arriver là. L'idée est de provoquer une réunion de l'Assemblée des représentants du peuple et de « dégeler » l'institution. En cela, Ennahdha et les autres blocs qui donneront leur accord pour participer, profitent du fait que l'ARP peut constitutionnellement tenir ses activités dans n'importe quel endroit de la Tunisie, et cela peut même se faire à distance. Mohamed Goumani, en expliquant cette démarche, a mis l'accent sur deux conditions préalables : la première est que le président de la République commence réellement à modifier la constitution en appliquant des mesures transitoires et la deuxième est qu'aucun dialogue avec les composantes politiques tunisiennes ne soit entamé. Il a même fixé une date à cela en évoquant celle du retour normal de l'activité du parlement début octobre après les vacances parlementaires.
Si ce scénario se concrétise, il ne sera plus question de dialogue et on irait vers la confrontation directe et assumée. D'un autre côté, il ne faut pas oublier que la décision de geler le parlement représente le socle des décisions du chef de l'Etat. D'ailleurs, près de deux mois après le 25 juillet, il s'agit de la seule décision appliquée et palpable dans tout ce qu'il a annoncé, outre le limogeage du chef du gouvernement. C'est toute la crédibilité de Kaïs Saïed et toute son aura auprès de la population qui seraient détruites si jamais le parlement reprenait ses activités malgré lui. Par ailleurs, il a expliqué, à plusieurs reprises, qu'il considérait que le parlement était le vrai danger. Donc, une reprise des activités de l'ARP serait non seulement un affront, mais un « missile constitutionnel » dont il serait cette fois la cible.
La mobilisation de la rue n'a pas marché pour Ennahdha qui a été surpris de voir un grand nombre de ses sympathisants passer de l'autre côté de la barrière. L'appel aux puissances étrangères est resté sans suite malgré les sollicitations répétées des dirigeants d'Ennahdha. Un dialogue apaisé avec le président de la République est totalement exclu dans l'état actuel des choses. Il ne reste pas beaucoup de choix réalistes pour Ennahdha pour tenter d'exister politiquement. Le dernier choix est aussi le pire.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.